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132 Il serait difficile de décrire l'impulsion donnée à la fabri- que depuis vingt a n s , soit par l'invention de la machine de J a c q u a r d , soit par les additions et perfectionnements ajoutés aux m é t i e r s , soit par le génie industriel de nos fabricants. Jadis on n'employait à Lyon que la soie pure pour les étoffes, aujourd'hui on en fait un heureux mélange avec le coton, la laine, le thifaet, le m é r i n o s , le fleuret, qui produisent une variété infinie d'étoffes de goût, pour r o b e s , gilets, cha- peaux , et surtout pour les châles, genre de fabrication qui était inconnu dans notre ville, il y a vingt-cinq ans. La passementerie a su adapter la Jacquard à la fabrication des rubans et des galons d'or et d'argent, le travail en est plus fini, plus délicat, plus expédilif et à bon marché. L'impression des étoffes de soie sur chaîne et sur pièce est aussi une industrie absolument nouvelle dans notre ville. La fabrication d'étoffes façonnées de deux aunes de large et des velours de six q u a r t s , jadis impraticable, n'est plus qu'un jeu pour nos fabricants; aussi MM. Grand frères, fa- bricants dignes de la réputation dont ils jouissent, ont exé- cuté dans ces dimensions pour notre Hôtel-de-Ville, une t e n - ture de tapisserie des plus riches qu'on puisse voir. C'est un fond satin cramoisi avec les armoiries de Lyon blasonnées et de riches bordures arabesques , ombrées et couleur d'or. MM. Soulary et Maurier font fabriquer des velours pleins de six quarts de large qui effacent tout ce que Gênes peut p r o - duire de plus riche en ce genre. TEINTURE DES SOIES. Après avoir tracé une esquisse rapide de l'origine, des progrès et de l'état actuel de notre fabrique , il est juste de dire un mot de l'art tinctorial, qui a puissamment contribué à la réputation de nos produits. Lyon avait un grand nombre d'ateliers de teinture en laine