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    Il serait difficile de décrire l'impulsion donnée à la fabri-
que depuis vingt a n s , soit par l'invention de la machine de
J a c q u a r d , soit par les additions et perfectionnements ajoutés
aux m é t i e r s , soit par le génie industriel de nos fabricants.
Jadis on n'employait à Lyon que la soie pure pour les étoffes,
aujourd'hui on en fait un heureux mélange avec le coton, la
laine, le thifaet, le m é r i n o s , le fleuret, qui produisent une
variété infinie d'étoffes de goût, pour r o b e s , gilets, cha-
peaux , et surtout pour les châles, genre de fabrication qui
était inconnu dans notre ville, il y a vingt-cinq ans.
   La passementerie a su adapter la Jacquard à la fabrication
 des rubans et des galons d'or et d'argent, le travail en est
 plus fini, plus délicat, plus expédilif et à bon marché.
   L'impression des étoffes de soie sur chaîne et sur pièce est
 aussi une industrie absolument nouvelle dans notre ville.
   La fabrication d'étoffes façonnées de deux aunes de large
et des velours de six q u a r t s , jadis impraticable, n'est plus
 qu'un jeu pour nos fabricants; aussi MM. Grand frères, fa-
bricants dignes de la réputation dont ils jouissent, ont exé-
cuté dans ces dimensions pour notre Hôtel-de-Ville, une t e n -
ture de tapisserie des plus riches qu'on puisse voir. C'est un
fond satin cramoisi avec les armoiries de Lyon blasonnées
et de riches bordures arabesques , ombrées et couleur d'or.
MM. Soulary et Maurier font fabriquer des velours pleins de
six quarts de large qui effacent tout ce que Gênes peut p r o -
duire de plus riche en ce genre.



                       TEINTURE DES SOIES.



  Après avoir tracé une esquisse rapide de l'origine, des
progrès et de l'état actuel de notre fabrique , il est juste de
dire un mot de l'art tinctorial, qui a puissamment contribué
à la réputation de nos produits.
  Lyon avait un grand nombre d'ateliers de teinture en laine