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116 peut-être ce qui a donné lieu à l'histoire de Pamphilie (1). Enfin, en l'an 552, deux moines persans, ayant fait un long séjour en Chine, examinèrent les vêtements en soie des Chinois, leur manière d'élever les vers à soie, la nature des feuilles des arbres qui leur servaient de nourriture, le filage des cocons etle tissage des étoffes. Deretourà Constantinople, ils en parlèrent à Justinien comme d'une industrie aussi riche qu'admirable. Le prince leur offrit une grande récompense s'ils retournaient en Chine pour en rapporter des vers à soie. Ces moines comprirent qu'il était impossible de transporter de si loin ces insectes vivants , mais sachant qu'ils se repro- duisaient par des œufs , ils en remplirent des cannes creuses de bambou avec de grandes précautions, car la sortie en était prohibée sous peine de la vie. Ils apportèrent aussi des feuilles de mûrier qu'on reconnut être très-abondant dans les environs de Constantinople. Dès que le printemps fut venu, on fit éclore les œufs des vers dans du fumier chaud, comme on le pratiquait en Chine ; on éleva les vers, on conserva des chrysalides pour en propager la race ; on planta un grand nombre de mûriers , et bientôt, sous le règne suivant, cette industrie avec celle du tissage fut à la hauteur de celle de la Chine (2). Dès l'an 870, la fabrication des étoffes de soie était très- répandue en Orient, une matrone., nommée Danielis, de Constantinople, qui avait adopté pour fils Basile, qui, d'une condition obscure, fut élevé à l'empire, donna à ce prince, lorsqu'il fut placé sur le trône, 600 pièces d'étoffes de soie et de lin, teintes de la pourpre de Tyr , et richement brodées en or et en argent, semées de pierres précieuses (3). Un siècle après, la fabrique d'étoffes de soie était en honneur à Thèbes, Corinthe et Argos. Les esclaves étaient employés à ce travail, (1) Gibon , Hist, de la déc. et chute de l'Emp. Rom., tom. IX. (2) Zouaras ann., t. 2 , Procope , lib. vm. Bibliothèque orientale. (5) Constant vita Basili.