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108 briand qui succède à Tile-Live et la croix au manipule. Voilà un bon motif de bien faire, mais non. Le gothique, qui du reste étaitdéplacé, en 1825, parceque nous ne sommes ni Golhs ni Sarrasins, le gothique vous d é p l u t , mais sous un autre rapport. Il vous déplut parcequ'il blessait vos vieilles affec- tions r o m a i n e s , et réduisait au néant vos précaires études. Vous criâtes donc contre le gothique. Vous agîtes même mieux dans votre intérêt, car vous fîtes du gothique pour vous conformer au goût du siècle; mais le siècle s'en dégoûta bien v i t e } et c'était très n a t u r e l , car vous gâtez tout ce q u e vous touchez, ô harpies, ô académiciens, veux-je dire. Vous ne manquâtes pourtant pas de crier à la versatilité des opinions, à l'égoïsme qui laissait les arts sans guide et sans protection. Eh! de bonne foi! que vouliez vous d o n n e r a protéger, vous qui aviez restauré la basilique de St-Denis et bâti la sacristie de St-JNTizier? Toujours organisé de m ê m e , le peuple s'est dégoûté. L'é- goïsme y était p o u r quelque chose , j'en conviens, mais vous, ô artistes, guides souverains avez-vous rempli votre mission? avez-vous lutté contre cet égoisme? avez-vous taché de rele- ver le sentiment des arts qui tombaient victimes de vos dis- locations et de vos erreurs? de quel droit venez-vous donc crier miséricorde et implorer les secours de la liste civile? comment osez-vous calomnier le jugement de la nation dont vous faites p a r t i e , et que vous appelez épicière ? n'est-ce pas vous qui l'avez égarée, cette nation? et comment voulez-vous qu'elle se meuble l'esprit d'idées solides, lorsque vous seuls, ô juges partiaux, lui avez montré comment on adoptait et poursuivait une idée fausse; comment on vivait sans honte d'une réputation u s u r p é e , comment on délaissait les bons principes pour courir après des chimères; comment on pou- vait s'attacher à telle ou telle forme surannée au point d'ou- blier que les siècles marchent et que les besoins changent avec les saisons!