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Non, non, c'est une erreur qui cause mon effroi.
Le lien qui m'unit à celle que j'adore,
Reste un mystère entr'elle e( moi.
Sa mère , le hameau, l'univers, tout l'ignore.
Mon cœur s'alarme en vain..., oui, sans doute... et pourtant,
Chaque instant qui s'écoule ajoute à ma souffrance.
Oh ! qui m'expliquera cette fatale absence?..
Et d'où vient qu'elle manque à la foi du serment?...
Le crime dans nos champs ne trouve point d'asile ;
Dans un piège cruel nul n'a pu l'attirer ,
De la ferme au vallon le chemin est facile,
Conduite par l'amour peut-elle s'égarer?
Du sentier du bonheur perd-on jamais la trace ?
Son pied seul l'a frayée. En son rapide essor,
Cent fois elle a franchi l'espace
Qui de moi la sépare encor ;
Cent fois, au milieu des orages,
Laissant au gré des vents flotter ses blonds cheveux,
Le sourire à la bouche et l'amour dans les yeux,
Je l'ai vue accourir sur ces heureux rivages;
Et quand la nuit est calme et le ciel sans nuages,
Lorsqu'au loin le printemps a chassé les frimats,
Que nos champs sont couverts de fleurs fraîches écloses,
Quand le sentier, enfin, est parsemé de roses ,
La cruelle ne paraît pas!!!...
Oh ! qui dissipera le doute qui m'assiège ?..,
Qui viendra m'arracher à mes propres tourments ?
Peut-être un autre amour.... un amour sacrilège
En son cœur trouve place?... etmoi!moije l'attends!...
Je l'attends! justes dieux! et d'une perfidie
Je serais le jouet !.. ma foi serait trahie !..
Je t'attends ! quand son cœur appelle d'autres vœux ,
Je l'attends! lorsqu'ailleurs, peut-être, l'infidèle,
Eprise d'un rival qui se cache à mes yeux,
Lui jure une ardeur éternelle
Et rit de l'insensé qui gémit en ces lieux!
Je frémis au soupçon dont mon ame est saisie :