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75 seulement de fait mais appellent invinciblement les suivantes, plus compliquées, et que toutes aboutissent aux sciences s o - ciales, il en résulte que partout où les sciences les plus élé- mentaires seront cultivées elles prépareront de toute néces- sité les matériaux dont se composent les d e r n i è r e s , c'est-à - dire, les sciences sociales. Par la même raison cette con- nexité bien constatée nous apprend aussi que nulle science ne peut recevoir de développements fructueux si elle est iso- lée de celles qui la précèdent. Combien donc seraient illogiques et désastreux les efforts qui auraient pour but de faire avan- cer les sciences sociales indépendamment de l'élaboration naturelle, l e n t e , mais infaillible, de toules les sciences qui leur servent de base! En d'autres t e r m e s , pouvons-nous con- cevoir qu'un arbre dont la sève est convenablement et gra- duellement préparée ne finisse pas par donner des fruits ? Et concevons-nous mieux l'apparition de ces fruits sans le secours de la sève qui en contient les éléments? Voilà deux fins également essentielles et qui résument tout ce qui a été dit par Condorcet et ses disciples. Dans le volume qui fait l'objet de cet examen trop super- ficiel, et qui renferme les discussions relatives au classement des sciences cosmologiques, dont quelques-unes, comme on sait , doivent de grands progrès aux travaux particu- liers de M. A m p è r e , la profondeur et la clarté dans les rai- sonnements sont toujours inséparables. La multitude d'aper- çus neufs et féconds qui s'y trouvent réunis fait pressentir qu'il peutavoir sur la marche générale des sciences l'influence la plus heureuse; cl ce sera un fait remarquable que la ville qui a donné naissance aux plus habiles nomenclateurs d'une science spéciale, aux de Jussieu, revendique encore comme son fils celui qui aura exposé la meilleure classification de toutes les connaissances humaines. CHELLE.