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seulement de fait mais appellent invinciblement les suivantes,
plus compliquées, et que toutes aboutissent aux sciences s o -
ciales, il en résulte que partout où les sciences les plus élé-
mentaires seront cultivées elles prépareront de toute néces-
sité les matériaux dont se composent les d e r n i è r e s , c'est-à -
dire, les sciences sociales. Par la même raison cette con-
nexité bien constatée nous apprend aussi que nulle science
ne peut recevoir de développements fructueux si elle est iso-
lée de celles qui la précèdent. Combien donc seraient illogiques
et désastreux les efforts qui auraient pour but de faire avan-
cer les sciences sociales indépendamment de l'élaboration
naturelle, l e n t e , mais infaillible, de toules les sciences qui
leur servent de base! En d'autres t e r m e s , pouvons-nous con-
cevoir qu'un arbre dont la sève est convenablement et gra-
duellement préparée ne finisse pas par donner des fruits ?
Et concevons-nous mieux l'apparition de ces fruits sans le
secours de la sève qui en contient les éléments? Voilà deux
fins également essentielles et qui résument tout ce qui a été
dit par Condorcet et ses disciples.
Dans le volume qui fait l'objet de cet examen trop super-
ficiel, et qui renferme les discussions relatives au classement
des sciences cosmologiques, dont quelques-unes, comme
on sait , doivent de grands progrès aux travaux particu-
liers de M. A m p è r e , la profondeur et la clarté dans les rai-
sonnements sont toujours inséparables. La multitude d'aper-
çus neufs et féconds qui s'y trouvent réunis fait pressentir
qu'il peutavoir sur la marche générale des sciences l'influence
la plus heureuse; cl ce sera un fait remarquable que la ville
qui a donné naissance aux plus habiles nomenclateurs d'une
science spéciale, aux de Jussieu, revendique encore comme
son fils celui qui aura exposé la meilleure classification de
toutes les connaissances humaines.
CHELLE.