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élevées à 2,385 , et pendant ce temps , le nombre total des
enfants abandonnés, qui, dans la première période, n'était
que de 1000 à 1100 par année , était arrivé , dans la seconde ,
à celui de 12 à 1300.
     Ainsi donc, Messieurs , il est bien évident que l'accroisse-
ment des enfants exposés ne tient à Lyon à aucune des causes
que l'on a jusqu'à ce jour signalées, mais seulement à une
cause toute simple, toute naturelle, je dirais presque toute lé-
gitime , si l'on pouvait parler ainsi dans un si triste sujet,
à l'augmentation de la population. Cependant cette cause a
échappé à l'administration supérieure -, elle a, lour-à-tour , ac-
cusé et les mœurs et, je le dis avec peine, la négligence et
même la prévarication des bons citoyens qui se dévouaient
à la direction des établissements de charité. Le 27 mars 1810 ,
le ministre de l'intérieur, M. de Montalivet, adressait aux pré-
fets une circulaire où il exprimait l'étonnement du chef del'Etat
en voyant l'accroissement du nombre et de la dépense des en-
fants trouvés, et il signalait une multitude d'abus qui, disait-
i l , s'étaient glissés dans l'administration des hospices et ac-
cusaient le défaut de surveillance de la part des maires et des
administrations centrales. Cette circulaire était le précur-
seur des décrets du 11 juin 1810 et du 19 janvier 1811, qui,
en cas d'insuffisance des centimes additionnels créés par la loi
du 21 ventôse an 9 , et sur lesquels l'arrêté du 4 vendémiaire
an 10 avait imputé la dépense des enfants trouvés , ordon-
 nèrent que les communes seraient appelées , ainsi que les dé-
partements et les hospices, à concourir à cette dépense : on
croyait par celle mesure s'opposer au mal dont on s'effrayait ;
 mais le remède était injustement appliqué, le mal a continué
de grandir : le nombre des enfants trouvés a plus que doublé
 en France, et celui des enfanls à la charge des hospices
 de Lyon qui s'élevait, en 1810 , à 3,500 , est aujourd'hui ar-
 rivé , au bout de 25 années, à 10,400.
  Toutefois , Messieurs, si l'accroissement des enfanls trou
\és s'explique très-bien par celui de la population, il n'en est