Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 20
  riode de nos discordes politiques, la dépopulation des enfants
  trouvés rencontra encore une autre cause dans la négligence
  des soins qui leur étaient dus, et la mort plus active à les dé-
 truire que la misère et l'immoralité à les multiplier, réduisit
 rapidement leur nombre du chiffre de 7,000 à celui de 2,900
  qu'il atteignit en 1805.
     Cependant, dès l'année 1808 , le puissant génie qui devait
 conduire le char de la France à un si haut degré de gloire
 avait saisi les rênes de l'Etat : épuisées de lassitude , les fac-
 tions se taisaient et la sécurité renaissante allait balayer nos
 ruines ; c'est alors aussi que l'abandon des enfants prend un
 nouvel essor. Leur nombre qui, dans les six années précéden-
 tes , n'était que de huit à neuf cents, s'accroît rapidement
 dans les six années qui suivent, et en 1808 , il atteint déjà le
 chiffre de 1300. Dans cette période si glorieuse et si agitée de
l'empire, l'année 1811 fut la plus brillante, et c'est aussi
l'année 1811 qui offre le plus grand nombre d'enfants aban-
donnés, il s'élève à 1,566.
    Dans les années désastreuses de 1812 à 1815 , où la France
fut affligée d'une double invasion , et dans celles de 1816 à
 1817 , où le fléau de la famine vint s'ajouter aux calamités
politiques , le nombre des enfants abandonnés reste à peu-
près stationnaire , ainsi que la population. Mais le soleil de
la paix réchauffe et féconde la France ; son industrie délivrée
des chaînes du système continental, sans être libre encore,
se trouve moins gênée dans ses mouvements : la population
s'accroît avec la prospérité publique , et dès l'année 1819 , le
nombre des enfants abandonnés marche avec la population
et grandit d'une manière notable. La moyenne des enfants
abandonnés dans les six années qui ont précédé l'année 1818
est de 1484, et elle atteint le chiffre de 1734 dans les six an-
nées qui suivent, et celui de 1930 dans les années qui for-
ment la période de 1825 à 1830; mais, àpartir de 1831, le
nombre des enfants abandonnés commence à diminuer de
nouveau , et leur moyenne , dans les cinq années qui ont