Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
458                         LA R E V U E       LYONNAISE

au-dessous de ces armes, le mauvais quatrain suivant, dont je
supprime trois lettres !
                       Quand Adam        mollit,
                          Eve, de dépit,
                       Au serpent se prostitua
                         Et le c . f i a .


   Adamoli se piquait de versifier « mais sa poésie ne connaît ni
grammaire, ni orthographe, ni rimes, ni rien... Il croyait à la
métempsycose, et il a laissé une "dissertation qui, heureusement
pour sa mémoire, n'a pas été publiée ' ».
   Il aimait beaucoup les livres, quoique peu instruit, et se forma
de bonne heure une bibliothèque bien choisie, aussi avait-il écrit
sur la porte « non sorte sedarte collecta ». Ce fut en 1733, épo-
que de sa majorité, qu'il commença sa collection, et il employa le
reste de sa vie à l'augmenter et à l'enrichir. En 1740, il avait déjà
acquis 1,000 volumes. En 1750, il en avait 2,000; en 1756, 3,300,
et en 1763,5,000, qui lui avaient coûté plus de 45,000 livres. A sa
mort, arrivée le 3 juin 1763, le nombre de ses volumes s'élevait à
plus de 6,000. On sait qu'il les légua à l'Académie, et lorsque
M. Bollioud, alors secrétaire de cette compagnie, annonça sa mort et
son généreux don à ses collègues, dans leur séance du 6 juin 1769,
il déclara que la collection se composait d'environ 5,600 volumes.
Il en avait dressé lui-même l'inventaire. Ce catalogue a disparu
pendant de longues années. On le croyait même perdu dans les
nombreuses pérégrinations2 faites parla bibliothèque d'Adamoli,
de la rue de l'Arsenal à l'Hôtel de Ville, puis de là dans les combles
du Claustral Saint-Pierre, d'où M. Delandine l'a transportée à

   i Note de M. de Valous.
   L'éducation de P. Adamoli avait été un peu négligée; il s'était, en quelque sorte,
l'orme lui-même; il défigurait souvent l'orthographe des noms propres; il manquait
d'ailleurs de précision et de netteté dans l'expression de ses idées. {Nouveaux Mé-
 langes, de M. Bréghot du Lut, p. 39, 1829-1831.)
   2
     Tous ces transports ne lui ont pas été favorables; de nombreux enlèvements lui
ont été faits, sans qu'il soit possible d'en désigner ni l'époque précise ni les auteurs.
Il y a à Lyon peu de bibliothèques particulières, où il ne se trouve quelques livres de
cette collection, et qui portent encore le cartouche de P. Adamoli, avec le sceau de
l'Académie. (Nouveaux Mélanges, p. 4). M. V. de Valous qui connaît parfaitement la
Bibliothèque Adamoli, puisqu'il en a inscrit les livres sur les précieux catalogues dont