Revue lyonnaise » n°2 ( 1881 ) » pp.448

448                   LA R E V U E LYONNAISE
est plongé dans un enfer de ténèbres, condamné à souffrir la faim
et la soif, accablé de coups de bâton et de coups de fouet. L'âme
s'anéantit au milieu des souffrances, elle ressemble à un arbre dont
la racine est coupée.
    « L'homme qui prive de la vie des quadrupèdes ou des oiseaux
est jeté dans un four plein d'huile bouillante.
   « Le meurtrier d'un père ou d'un Brahme, celui qui fait mauvais
usage des Védas, sont précipités dans un enfer dont le sol est en
cuivre toujours brûlant. Accablés de souffrances, ils restent là
pendant autant de milliers d'années qu'un animal domestique a de
poils.
    « L'hérétique est condamné à errer dans une forêt dont les
feuilles sont des lames d'épée, un vent furieux les secoue sur le
criminel.
    « Le roi ou le serviteur du roi, qui punit un innocent ou qui in-
flige un châtiment corporel à un Brahme, a les membres écrasés
par des bourreaux.
    « Celui qui, possédant les moyens de vivre assignés à l'homme,
fait sciemment du mal aux êtres qui ne sont nuisibles que parce que
le seigneur ne leur a pas donné d'autres moyens d'existence, celui-
là tombe dans un trou ténébreux où tous les animaux à qui il a fait
du mal viennent à leur tour le tourmenter.
    « Le voleur d'or et de pierreries est tenaillé' avec des pinces
rougies au feu.
    « Les adultères embrassent une statue d'homme ou de femme en
fer brûlant.
    « Celui qui a eu commerce avec toute espèce d'êtres, est empalé
sur une tige de cotonnier aux épines de diamant.
    « Les rois ou les gens de leur entourage qui ont favorisé l'hérésie
sontplongés dans un océan d'excréments, d'urine, de pus, de moelle,
de graisse et de sang.
    « Les débauchés sont plongés dans un océa'n semblable et forcés
de s'y abreuver.
    « Les brigands, les incendiaires, les empoisonneurs, sont déchi-
rés par des chiens aux dents de diamant.
    « Le faux témoin est précipité du haut d'une montagne immense,
il remonte et il est précipité de nouveau.