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•440 LA R E V U E LYONNAISE tout dans la forme. Nous nous réunissons tous dans la même pensée : l'homme est une créature faible et malheureuse qui a besoin du secours de Dieu et qui doit le lui demander. » Voilà certainement des croyances d'une haute élévation et d'une irréprochable pureté. Elles ne sont malheureusement le partage que du petit nombre. La foule ignorante s'attache à la lettre, sans en pénétrer le sens. Sa religion n'est qu'un polythéisme grossier où toutes les fables sont admises. Les trois principales divinités de l'Inde sont : Brahma, Vichnou et Siva. Brahma, l'auteur et le créateur du monde, a pour femme Saras- vady, qui est en même temps sa fille, ou plutôt considérée comme telle, parce qu'il l'a créée. On le représente avec quatre têtes et quatre mains. L'une de ses mains porte une cuiller, l'autre une espèce de chapelet, la troisième un vase, et la quatrième, les Védas. On lui donne un cygne pour monture, pour emblème une fleur de lotus (lys d'étang). D'après une vieille tradition, Vichnou reposait sur la surface des eaux qui avaient submergé le premier monde, quand de son nombril sortit tin lotus et de ce lotus Brahma, qui refit la création. Brahma n'a pas de temples, et ne reçoit nulle part d'hommages publics. Les Brahmes seuls lui font une place dans leurs prières. Cet abandon, qui rappelle un peu la situation de Dieu le père dans le christianisme, tient, suivant l'abbé Dubois, a u n e malédiction qu'aurait prononcée jadis un pénitent. Les sectateurs de Siva ont une autre légende que voici : Vichnou et Brahma se disputaient la suprématie, quand une colonne de feu, d'une hauteur incommensurable se dressa entre eux et une voix dit: « Celui de vous deux qui verra mon pied ou ma tête pourra se proclamer supérieur à l'autre. » Aussitôt Vich- nou se métamorphosa en porc, et se mit, à fouiller la terre jus- qu'au fond de ses entrailles, mais il ne rencontra pas le pied de la colonne, et fut obligé de revenir en avouant son impuissance. De son côté Brahma, sous la forme d'un cygne, volait au plus haut des airs, cherchant à atteindre la tête de la colonne, quand il se croisa avec une fleur de pendanus qui tombait vers la terre. 11 lui demanda d'où elle venait. La fleur répondit : « Je suis détachée d'une guirlande qui orne le sommet de cette colonne de feu ; je