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422                 LA REVUE      LYONNAISE

ma mère.— Oui, ma mère, mais celle que j'aime n'a pas de fortune
— La fortune ne gâte certes rien, quoique notre position te donne
bien de l'indépendance à cet égard. A-t elle des qualités solides,
mon enfant ? — Oh ! ma mère ! Et si vous l'aviez vue, si vous saviez
comme elle est belle et bonne , si vous connaissiez son histoire, que
je vous conterai... — Eh bien, mon cher enfant, nous en causerons
ce soir avec ton père...»

  Et voilà comment il se fit que j'épousai Jeanne de Saint-Gérand.

   Bien souvent, dans mes rêves, je crus revoiries principaux per-
sonnages du drame. C'était d'abord Saint-Gérand : vif, insouciant,
joyeux, d'allure martiale, se lançant dans la vie avec la pleine
confiance de sajeunesse et de son ardeur; puis, Mme Caroline, telle
que l'avait vue, que l'avait admirée le capitaine Valette avant le
jour fatal... puis, l'aveugle, son chien, sa sébile, la chambre où je
l'avais entendu compter ses pièces d'or... Puis, c'était Jeanne qui
me réveillait: «Allons, grand paresseux, les enfants sont levés et
ils t'attendent. Est-ce que tune vas pas les rejoindre au jardin? —
 J'y vais tout de suite, ma chère Jeanne; dis à ces chers enfants
 de prendre patience. »


                                              GALLICDS.