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LE CABINET DES ANTIQUES ET LES MÉDAILLIERS DE L'ANCIEN COLLEGE DE LA T R I N I T É ET DE L'HÔTEL DE VILLE DE LYON * Le 2 novembre 1792, cette belle collection était encore intacte et à l'hôtel de ville, car je vois par les registres du Conseil général de la commune, que, ce jour, « le citoyen Perret, maire intérimaire, exposa au conseil que la collection des médailles qui appartient à la Commune est dans un très bel ordre et d'un grand prix. » Mais, ajouta-t-il, « comme on a élevé des louches* sur la fidélité de ceux à qui ce dépôt a été successivement confié, il est à propos d'édifier le public sur son existence et sa bonne tenue. » Il fut arrêté alors « que le catalogue et l'historique du médaillier faits depuis longtemps par le citoyen Deschamps seraient proposés au conseil; — que le recollement en serait fait en présence du public et que le médaillier serait ensuite déposé dans les archives' 1 Voir la Revue lyonnaise, t. II, p. 135, 214 et 298. 2 A cette époque, quoiqu'on ne cessât de se vanter de pratiquer toutes les vertus républicaines, on volait et on dilapidait partout, avec une incroyable audace, les richesses de l'État; Le député Grégoire se vit même obligé de dénoncer à la tribune de la Convention les déprédations qui se commettaient partout. Même des repré- sentants du peuple, en m.ssion dans les provinces, détachèrent eux mêmes, pour se les appropier, des camées anliques qui ornaient des reliquaires, à Chartres. A Lyon, on vola le bronze de la plupart des statues des églises et beaucoup de vases sacrés»