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NOUVEAUX SOUVENIRS DE PÔNDICHÉRY 371 est Agni, le dieu du feu, Indra, le dieu de l'eau ; il est le poison, le glaive. Le Brahmane est le chef des créatures, le premier, le père, le maître. » On lit dans le Ramayana traduit par M. Fauché: « La force du Kchatrya est une chimère; la force réelle, c'est la force insépa- rable de la splendeur brahmanique. » Dans le même ouvrage le roi Daçaratha tient à son fils Bha- rata le discours suivant : « Cultive soigneusement la société des Brames riches de sciences et de vertus. Consacre tes efforts à gagner leur affection. Demande-leur ce qui est bon pour toi-même, et recueille comme l'ambroisie même la parole de ces hommes saints. Les Brahmes magnanime's sont la racine du bonheur et de la vie. Qu'ils soient donc pour toi, dans toutes les affaires, comme la bouche même de Brahma. Les Brahmes furent de vrais dieux habitants du ciel, mais les dieux supérieurs nous les ont envoyés comme les dieux de la terre pour éclairer la vie des créatures. » On lit encore dans un des Pouranas (les Pouranas attribués à Vyâsa sont l'histoire poétique des dieux de l'Inde) : « Quand le Brahmane se présenta, Krichna appela Boukmini son épouse, et lui dit de préparer l'eau pour lui laver les pieds. Boukmini répondit : « Si vous le voulez, seigneur, ce sera moi qui « lui laverai les pieds. Quel bonheur pour nous que l'arrivée d'un « Brahmane ! » Boukmini vint donc lui laver les pieds, et elle fit en- suite boire l'eau au dieu, son époux. Ensuite Krichna fit baigner le Brahmane et lui servit des mets de toute sorte. Il s'assit sur le même lit que lui. Pendant ce temps, Boukmini agitait l'éventail comme une servante. » Le livre de Manou (le Minos, le Moïse indien) reflète à chaque page cette éclatante supériorité du Brahmane. « Parmi tous les êtres, les premiers sont les êtres animés ; parmi les êtres animés, les êtres intelligents; parmi les êtres intelligents, les hommes ; et, parmi les hommes, les Brahmanes. Tout ce que le monde renferme est en quelque sorte la propriété du Brahmane ; par sa naissance éminente et sa primogéniture, il a droit à tout ce qui existe. Le Brahmane ne mange que ta propre nourri- ture, ne porte que ses propres vêtements, ne donne que son avoir. C'est par la générosité du Brahmane que les autres hommes jouissent