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300                      LA R E V U E      LYONNAISE

de Ville-Affranchie, les sections respectives sont invitées à se pré-
parer à en faire l'examen.
   « Séance du 5 floréal an II. — Rapport du citoyen Poirier
sur les objets intéressants pour les sciences, les arts et les lettres,
envoyés de Ville-Affranchie. On demande le transport del'Herbier2
au Muséum d'histoire naturelle, et celui des. manuscrits et des m - "
primés anciens à la bibliothèque nationale.
   « La lunette marine 3 est renvoyée au citoyen Blache, les
pierres gravées et les médailles à la section des Antiques. Il est
arrêté de plus qu'il sera écrit au citoyen Gossard pour l'inviter à
venir rendre compte à la commission de^son voyage à Ville-Affran-
chie et des moyens qu'il a employés pour la conservation des objets

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     Le oitoyen Poirier est dom Poirier, le savant bénédictin attaché à la commis-
sion temporaire des arts. Lorsque celle-ci publia ses instructions, dom Poirier y joi-
gnit un très remarquable rapport, dans lequel étaient surtout passées en revue les
richesses bibliographiques de nos anciennes maisons religieuses. Le rapport de dom
Poirier occupe les pages 71-85 de Y Instruction.      La minute en est conservée à la
Bibliothèque nationale, (ms. français 20553, f. 9. Voir le Cabinet des manuscrits de
la Bibliothèque nationale de M. Léopold Delisle. T. III, p. i, éfc notes. )
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     Cet herbier est sans doute celui que mentionne le P. de Colonia dans son His-
toire littéraire de Lyon (t. II, p. 765), parmi les plus précieux manusciits de la
bibliothèque du collège de la Trinité de Lyon, en ces termes: « Un herbier sur vélin,
avec les figures qu'on juge avoir six siècles d'antiquité. »
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     Cette lunette marine      provenait, sans doute, de l'observatoire du collège
dont je parlerai plus loin. Pendant le siège, les P P . Bovefc et Billet avaient été
chargés d'observer, chaque jour, avec les télescopes de l'observatoire du collège les
mouvements de l'armée assiégeante et d'envoyer des rapports au général en chef.
Après la soumission de la ville, ils furent dénoncés par le portier du collège, et
traînés devant le tribunal révolutionnaire, Je 5 décembre 17Q3 (15 frimaire an II). Le
même jour on les fusilla comme rebelles, avec deux cents six autres condamnés,
dans !a plaine des Brotteaux:, là ou s'élève encore le monument expiatoire desservi
naguère par les pères Capucins expulsés. J'ai retrouvé aux archives du département
procès-verbal, de leur exécution.
   Voici ce laconique procès-verbal (manuscrit) :

                      LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.

  Aujourd'hui quinze frimaire, l'an 2" de la République Française, une, indivisible
et démocratique, moi général de brigade, commandant la place, certifie, d'après
la réquisition de la Commission révolutionnaire de ce jour, avoir fait fusiller dans
la plaine des Brotteaux les criminels dénommés dans le jugement de laditfce Com-
mission.
   Fait au quartier général de Commune-Affranchie lesdits jour, mois et an que
dessus.
                                           Le général commandant la place,
                                                   Signé : DKLEASB,