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LE P R É T E N D U TOMBEAU DES PAZZl 273 d'Àmboise est à gauche, le monument anonyme lui fait face à droite; cependant le célèbre cardinal passait auprès de nos religieux célestins pour le restaurateur, le second fondateur de leur monas- tère; le personnage dont la sépulture avait ici la préséance sur la sienne, était donc plus important que lui et ne pouvait être que le premier fondateur. Ainsi placé, il était bien devant le grand autel que les chroniqueurs attribuent à la sépulture du cœur du duc Louis. Ce raisonnement pourrait par lui-même sembler suffisant, mais je puis heureusement le confirmer d'une manière indubitable par un texte authentique, qui établit d'une manière expresse que les ducs de Savoie avaient en effet un tombeau particulier dans l'église des Célestins de Lyon, près du grand autel et précisément à droite, c'est- à -dire absolument à la place du mausolée anonyme. Ce texte est un passage curieux, négligé par nos historiens, de l'acte de fon- dation du couvent des Célestins. Àmé VIII, après avoir énuméré les dons et les libéralités qu'il accorde au monastère, établi par lui dans sa maison du Temple, poursuit en ces termes : Reservato nobis expresse in dicta ecclesia propre majus altare aparté deoctra vel alibi in loco decenti et honesiiori, loco aplo et eon- gruo ad tumulandum prout nobis vel deputando a nobis, viso loco, congruente videbitur; itatamenquod locus ipse seu lu- mulus non impediat circuitum altaris aut piseinam, vel sedem sacerdotis missam eelebranlis vel ministrorum suorurn, née aliud prestat indecens impedimenhim ; in hoc quidem tumulo nullus unquam sepeliatur nisi de consensu nostro aut comitis SabaudiiB pro iempore existantes; super quo lieeat nobis facere depingi imaginem nostrarn et carissimse consortis nostrse cum armis nostris et suis; quœquidem imago nostra pressentet beatse Maria?, virgini et beato Petro Celestino con- fessori, unarn ecclesiam depicfam. (Guichenon, Hist. de Savoie,- liv. YI, preuves, p. 650.) Nous sommes ainsi dès à présent renseignés d'une manière com- plète et certaine. Les ducs de Savoie eurent, dès les premiers temps, dans l'église des Célestins, une sépulture réservée, placée à droite près du chœur, mais de façon à ne gêner en'aucune manière le service divin. Cette sépulture devait être décorée d'un groupe OCTOBRE 1881 — T. I I . 18