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246 LA REVUE LYONNAISE passages jéhovistes, comme ils disent, ne peuvent appartenir à la même main ni à la même époque que les passages éloïstes. Dieu se fait connaître comme maître et seigneur, il va se révéler, se faire adorer, élever l'homme à lui. M. de Rosemont interprète ainsi les textes si obscurs : « Non enim pluerat Dominus Deus super terram, » et « Homo non erat qui operaretur eam » : Dieu ne s'était pas encore révélé à l'humanité ; et Adam, qui devait propa- ger la connaissance et le culte de la loi divine, n'existait pas en- core. Pour cette création d'Adam, qui commence immédiatement au verset 7, M. de Rosemont imagine un huitième jour. Après le repos divin dont la durée est indéterminée, a commencé, selon lui, avec le huitième jour, toute l'histoire du monde depuis Adam. La carac- téristique de ce jour est, avec le calme dans l'ordre de la matière, l'action divine dans l'ordre de l'esprit, l'œuvre de.la sanctification. Il sera accompli lorsque Dieu, transformant une fois de plus notre globe terrestre, clora, dans la récompense ou dans la peine, les destinées de l'humanité. On regrette d'être obligé de résumer si brièvement les considé- tions très élevées de M. de Rosemont sur ce plan divin, et en par- ticulier sur la crise finale, qu'il ne croit pas prochaine, mais dont il voit déjà les premiers symptômes dans la chaleur de la croûte solide de la terre. Cette chaleur est due, vraisemblablement, à des actions chimiques. Si ces actions sont en voie de développement, un jour viendra où, comme dans nos opérations de laboratoire ou de production industrielle, un grand dégagement de chaleur accompagnera la transformation de la matière terrestre. A la lettre, ce sera la fin du monde par le feu, pey* ignem, comme le chante l'Église aux funérailles. « Tout nous porte à croire, dit M. de Ro- semont, que ce phénomène est dans sa période croissante; que c'est par lui que les roches de notre terre absorberont notre eau et notre atmosphère. L'exemple de la lune est sous nos yeux pour nous montrer que cette hypothèse hardie est devenue une quasi certi- tude, car elle s'est réalisée tout à coté de nous. La lune est un démembrement de la terre. On constate que la face qui nous regarde a l'aspect d'un paysage volcanique; qu'il ne semble pas y avoir d'eau sur notre satellite, et que l'atmosphère y est nulle, ou