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                  INTERMEDIAIRE LYONNAIS                          239
l'avoir entendu ainsi, car il dit un peu plus haut, que « la place de
 « Bellecour était un amas de broussailles et de terres maréca-
 « geuses, où jusqu'en 1722, on allait jouer au mail et prendre le
« plaisir delà chasse. » Ces descriptions ne sont pas exactes : il y
avait bien au xvne siècle un jeu de mail à Bellecour ou, pour
mieux dire, sur la place actuelle de la Charité, maison n'y voyait
pas de marécage; c'était déjà une belle place accompagnée au
levant et au midi de magnifiques promenades plantées de maron-
niers et de tilleuls. Dès le premier tiers du xvine siècle les façades
et la statue de Louis XIV existaient. En ce qui concerne l'époque
romaine, il est vrai qu'un bras du Rhône traversait Bellecour
et qu'il fut comblé vers la fin du xe siècle, mais dès le xiv° Bel-
lecour était, non plus un marécage, mais un pré et un jardin, 11
s'y trouvait seulement au milieu une sorte de petit lac ou vivier qui
figure encore sur le plan de 1550. Serait-ce laque venaient s'ébat-
tre les bécasses, les sarcelles et les canards sauvages? Eu tout cas,
moins d'un siècle plus tard, on n'y aurait pas trouvé le moindre
oiseau aquatique. Quant au droit de chasse à la bécasse qui aurait
été attribué, il nous parait singulier et douteux : Bellecour était
fief depuis 1561 et devait jouir d'un droit de chasse général.
   En résumé, sur quoi est fondée cette tradition de la chasse aux
bécasses sur la place de Bellecour jusqu'en 1722? la date est assez
précise. Pourrait-on produire les titres de propriété mentionnant
les droits que signalait Martin-Daussigny?
                                                 A. STEYERT.