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BENOIT PONCET 205 de descente placés à l'intérieur donnaient lieu à des inondations périodiques. Il fallut changer toutes ces dispositions. Faute d'avoir pris la précaution de placer une couche de bitume sous les par- quets du rez-de-chaussée, ils tombèrent en pourriture en peu d'an- nées. Enfin, ce que cette maison a causé de procès, de référés, d'expertises, de contre-expertises, de jugements, d'arrêts, de piè- ces de procédure, d'indemnités pour cause de troubles et de chô- mage supportés par une industrie de l'importance de celle qui oc- cupe les locaux, est véritablement effrayant et donne l'idée des conséquences parfois terribles du moindre manquement du cons- tructeur. Une des choses les moins heureuses des maisons de la rue Impé- riale, ce sont les escaliers. Non qu'ils ne soient vastes, mais ils sont tout à fait en style d'entrepreneur. La plupart ont la forme demi- circulaire, qui paraissait alors le dernier mot, et que goûtait beau- coup Poncet. Puis les angles sont si commodes pour y loger les lieux d'aisance que, par une admirable idée, l'on éclaire sur l'es- calier ! Passe pour les maisons exiguës où l'on est aux prises avec des difficultés de terrain, mais à des masses où l'on pouvait tailler en plein drap, il fallait de beaux escaliers à rampes droites, sans ces affreuses marches dansantes, d'aspect misérable et qui font ton-' jours casse -cou. Puis, il eût fallu encore faire, comme nos pères, la dépense du limon, qui arrête le bord des marches, donne un aspect cossu, et rassure l'œil. Pour ce, il n'était pas besoin d'aller en Italie, ni même d'ouvrir Blondel ou Le Tarouilly, Que Poncet n'avait-il regardé seulement les escaliers de la rue Royale ou du quai Monsieur ! Il suffisait même de voir ce que Bresson faisait à côté, en face de la Bourse, à la maison Berloty, dont l'escalier, quoique petitpar comparaison,est noble et monumental. MaisBres- feon est un architecte ! Puis les balustrades des escaliers de l'a rue Impériale sont telle- ment maison de canut 1 Leurs barreaux verticaux projettent sur les marches, a la lumière dugaz, des ombres portées qui,'se confon-