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170 LA REVUE LYONNAISE du soleil e des astres de notre système planétaire, c'est-à -dire par la grande crise de la nébuleuse d'où nous sommes sortis. La science, depuis Laplace, se rend assez bien compte de ce grand phénomène. Dès lors la terre est isolée du reste de la création, et Moïse ne s'occupe plus que de ce qui se passe à sa surface. La pé- riode astronomique est terminée, les périodes géologiques com - mencent. La terre, encore probablement à l'état pâteux, seconso~ lide en roches : elle est prête pour les hôtes qui vont l'habiter, les animaux vivants. III Le mot oreavit, qui revient ici pour la première fois, marque la seconde phase delà création. Après la matière, c'est la vie, que la Genèse appelle animant viventem, L'essence vie ne nous est pas plus connue que l'essence matière. Les savants qui la cherchent et ne la trouvent pas au bout de leur scalpel arrivent parfois à la nier; elle n'enexiste pas moins; et, bien que l'on hésite à tracer la limite qui sépare le minéral, le végétal et l'animal, le bon sens le plus vulgaire se refuse aies confondre. Toutefois, M. de Rosemont fait ici une distinction qui lui semble amenée par le texte même de Moïse. Le verset 20 n'emploie pas encore le mot creavit pour les êtres qui nagent dans l'eau ou qui volent dans l'air ; ce mot ne paraît qu'au verset suivant pour les grands animaux, cete,et d'autres habitants, soit des eaux, soit des airs, qui bien évidemment sont distincts des premiers, mentionnés au verset 20. Puis enfin, aux versets 24 et 25, dans la création du sixième jour, nous voyons apparaître les animaux terrestres. Il y a donc trois actes dans la création du monde animal. Depuis long- temps on avait été frappé de la concordance entre le récit de Moïse et les découvertes paléontologiques qui prouvent que les animaux marins ont précédé les animaux terrestres. M. de Rosemont croit qu'on peut aller plus loin; que dans ces premiers êtres animés, ré- sultat non d'une création proprementdite, mais d'un simple arrange-