page suivante »
162 LA REVUE LYONNAISE
I
M. de Rosemont s'est fait connaître comme géologue par d'im-
portants travaux sur les deltas du Rhône et du Var. La géologie
l'a conduit à étudier l'histoire de la terre, telle que la Bible nous
la raconte, pour en comparer les données à celles de la science.
Cette entreprise n'est pas nouvelle; on a souvent reproduit les
curieuses analogies découvertes par Cuvier, entre la Genèse et les
premiers résultats de la science qu'il créait, la paléontologie ; per-
sonne n'ignore le livre où le cardinal Wiseman a résumé et com •
piété cette comparaison; et depuis, les divers historiens de l'Église,
l'abbé Rohrbacher, l'abbé Daras, en ont fait le premier chapitre de
leurs histoires. Mais la science marche sans cesse; la géologie en
particulier fait constamment de nouveaux progrès. Les études de
M. de Rosemont l'ont amené à penser qu'on pouvait serrer de plus
près le texte sacré, l'interpréter d'une manière à la fois plus cer-
taine et plus frappante, par les découvertes récentes qui ont fait
mieux connaître le globe terrestre, et confirmer ainsi au nom delÃ
science, mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, le caractère divin de
cette révélation qui a devancé de si loin la science.
M. de Rosement croit au récit biblique comme chrétien, avant
d'y croire comme savant; mais, comme savant, il espère en avoir
vérifié et constaté la vérité. L'union de la foi et de la science est
accomplie dans son esprit; il voudrait contribuer à l'accomplir
dans l'esprit de ses lecteurs, et à faire cesser ce déplorable ma-
lentendu qui est le plus grand malheur de notre siècle. « L'homme
étant devenusavant, nous dit-il, la négation de Dieu a revêtu la forme
scientifique. C'est avec la science qu'on attaque l'idée du surnatu-
rel. » Quel sera le remède à ce mal, qui des classes cultivées a
gagné les masses, et 7 fait des progrès de plus en plus rapides? M. de
Rosemont nous affirme que ce sera une science plus complète. DéjÃ
les savants les plus autorisés sont frappés de l'insuffisance de leurs
analyses; ils succombent sous la multiplicité des connaissances de
détail; ils aspirent à une synthèse qui groupe les vérités, leur