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INTERMÉDIAIRE LYONNAIS 157 dition de quatrième main. Ces exemples sont extraits des diction- naires de notre ancienne langue au mot architecteur. PUITSPELTJ, Lyonnois. QUESTION 4. — PIERRE DE CHOIN. — Les architectes lyonnais donnent le nom de choin ou pierre de Choin à une pierre d'une nature spé- ciale, provenant surtout des carrières de Fay, et qui, employée pri- mitivement pendant la période romaine, a de nos jours, repris faveur. En réalité, cette désignation est mal appliquée ; elle ne devrait pas désigner la nature de la pierre, mais la forme qui lui est don- née par l'ouvrier; une pierre de Choin est une pierre taillée, mise en œuvre sous forme d'un bloc équarri et de grandes dimensions. C'est ainsi qu'on l'entendait au moyen âge auquel nous avons em- prunté ce terme. Ainsi, d'après un document de 1460, on apprend que l'architecte de Saint-Jean envoya deux maçons pour faire des choins : « Duo lathomi missiper Antonium Montain ad facien- dum gallice, les chungs. » Puisque on faisait les choins, cette expression n'indique donc pas la nature mais la forme des pierres ainsi dénommées. L'erreur est venue de ce que les pierres antiques utilisées par les constructeurs modernes, 'étant des choins tous originaires de Fay, on en est arrivé à faire passer l'expression de la forme a la constitution même de la pierre. Mais d'où procède l'étymologie du mot lui-même, qui, entre pa- renthèses, doit s'écrire choing, -à s'en rapporter aux textes du moyen âge ? Pour moi qui ne suis qu'un profane en pareille ma- tière, j'avais cru, au premier abord, trouver une analogie entre ce terme et le mot coin, angle d'une piei retaillée, de cuneus, Mon idée n'est peut-être qu'une sottise, Je laisse tout cela à résoudre à nos étymologisteset particulièrement à maître Nizier du Puitspelus à qui je dédie cette question, comme étant, à tous les points de vue, le plus apte à la résoudre. _ - A. STËYERT