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          SUR L ' O R I G I N E DU NOM DE BOURG-GHANIN                             117
    Seulement ces terrains sont exactement le contraire du maré-
 cage.
    « GHANINAT, dit M. Gras, dans son Dictionnaire du Patois
 forézien, sorte de terrain argileux, pierreux et inculte. »
    On peut s'en rapporter au regretté M. Gras, qui connaissait à
fond le patois du Forez, et dont le Dictionnaire est un modèle.
    Le mot de chanin se retrouve ici avec la signification originelle
de chien, prise au figuré : terrain pénible, méchant, sans produit.
« Terre chanine, terre difficile à travailler », avions-nous dit déjà,
d'après M. Yincent Durand.
   Dans nos montagnes du Lyonnais, à Yzeron, à Duerne, à Saint-
Martin, etc., on nomme herbe chanine une sorte d'herbe mauvaise,
dure, qui résiste à la faux, que l'on rencontre parfois dans les
prés, et qui, chose importante à noter, n'est pas du tout le jonc des
prairies trop humides.
   Après cela, il ne sera plus possible d'admettre que chanin est
une épithète qui signifie marécageux, et il faudra définitivement
rejeter l'étymologie qui voudrait voir dans les Bourgs-Chanins
une dénomination tirée de leur situation dans des bas-fonds et des
lieux humides.
                                                             PUITSPELU,
                                                                     Lyonnois.


   P. S. M. le baron Raverat, avec une courtoisie dont je le remercie, veut bien me
donner communication d'un article, fort bien fait, du reste, en réponse au mien Sur
l'origine du nom de Bourg-Chanin. J'y vois que M. le baron Raverat paraît aban-
donner l'hypothèse où le nom de Bourg-Chanin se référerait à la situation topogra-
phique, pour celle où le nom viendrait des matériaux qui ont servi à bâtir les habita-
tions primitives. Les Bourgs-Chanins seraient donc, non plus, des -agglomérations
d'habitations sur des terrains marécageux, mais simplement des agglomérations
d'habitations bâties en roseaux.
   Il resterait à expliquer pourquoi le nom de ces agglomérations est toujours accolé
au nom particulier et tout historique de burgus.
   Quoiqu'il en soit, nos lecteurs liront avec le même intérêt que nous, le travail que
M. le baron Raverat se propose de publier dans le Courrier de Lyon, et jugeront
des arguments. Pour le surplus, il ne semble pas qu'il convienne de prolonger une
discussion où, pour mon compte, j'ai dit tout ce que j'en savais.