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104                   LA REVUE LYONNAISE
Je crois que si à cela l'on ajoute une maison de campagne à Saint-
Cyr pour M. Satin, et l'achèvement de la maison Pérouse, dans
la rue Saint-Joseph, on aura la liste de ses principaux travaux
exécutés pour des particuliers.




  On naît communément avec une qualité maîtresse qui se révèle
sans qu'on y prenne peine, presque sans que l'on s'en doute. La
qualité maîtresse de Poncet, c'était ce qu'on nomme le coup-d'oeil
en affaires. Il jugeait sans hésiter de la valeur d'un terrain, de la
possibilité d'en tirer parti, etc. A cela se joignait un esprit de h a r -
diesse. Ceux qui sont craintifs, qui pèsent tout, qui cherchent
toujours le pour et le contre, n'auraient rien valu dans la tâche où
a si bien réussi Poncet. Il y faut de la hardiesse du joueur qui sait
jouer et se sent de bonnes cartes, mais quoiqu'on fasse, il y a tou-
jours du jeu.



    On conçoit donc qu'étant donné le caractère de Poncet, il dut
plus volontiers viser à la fortune par l'entreprise personnelle que
par la direction des travaux d'autrui. Il acheta des terrains, démo-
lit, construisit pour son propre compte. C'est ainsi qu'il bâtit sur le
quai Bon-Rencontre (aujourd'hui quai de l'Hôpital) la maison qui
porte le n° 6 et « traverse », par un passage à voitures, dans la rue
Champier. Les bureaux de la compagnie des bateaux à vapeur les
Papins, qui venaient alors aborder au port Charlet, furent très
longtemps dans cette maison. Ils étaientdéjà dans la maison précé-
dente, qui formait une saillie considérable sur la voie publique et
Poncet fut assez habile pour les conserver au moins en partie pen-
dant la reconstruction. Il bâtit aussi une maison pour lui sur le
quai Fulchiron, qu'on venait défaire. C'est celle qui porte le nu-
méro 4.
    Les bâtiments élevés par Poncet, soit pour son compte, soit pour
celui d'autrui, ne se détachent en rien de tous ceux qui daient
de la même époque. Il n'y a pas d'oeuvre aussi impersonnelle qu'une
« maison de location ». Tout vous est imposé, tant par le goût du