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298      LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

   Les origines de l'art de la gravure sur bois en Europe
sont incertaines et nous doutons que, par les documents
ou les monuments, on arrive à dissiper les obscurités
qui régnent en cette histoire. C'est que les estampes
isolées, comme les livres xylographiques ou autres ornés
de gravures, étaient destinés aux gens du peuple, à
ceux qu'on peut appeler les pauvres et les ignorants,
du moins par rapport à ce monde de la Cour, de
l'Église ou du haut commerce dont les peintres et les
enlumineurs satisfaisaient les goûts élevés. Ces anciens
ouvrages ont presque tous disparu.
   Si rare déjà est la mention des noms de ces derniers
maîtres dans les comptes des dépenses des souverains,
des églises ou des abbayes, qu'il est naturel que le
silence se soit fait partout sur les ouvriers de métiers
alors obscurs.
   L'art de la gravure sur bois paraît avoir été exercé
d'abord en Allemagne, et peu de temps après dans les
Pays-Bas (presque au même moment en. Hollande et
dans les Flandres). C'est en Allemagne que, au xve siècle,
il a été cultivé avec le plus de succès et qu'il a acquis
le plus d'importance. Un graveur sur bois (Formschneidtr)
du nom de Ulrich, travaillait à Ulm en 1398 (6), et
au commencement du xve siècle, vivait dans le couvent
de Franciscains de Noerdlingen frâler H. Luger, laycus,
optimus incisor lignorum (7).

   (6) On a assuré plusieurs fois que le mot Formschneiier n'est entré
dans la langue allemande qu'un peu avant 1449 : il semble que ce
soit une erreur; nous tenons de nos amis allemands que ce mot était
en usage dans les dernières années du xiv e siècle.
 (7) J.-D. Passavant, le Peintre graveur, t. I e r , 1860, p. 2\ et 37.
— Il y avait des graveurs sur bois à Nuremberg dans la première