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    804                     NOTRE-DAME-DE-LYON

    filles galantes de Lyon, renonçant ouvertement à leur vie
    de débauche, demandèrent un lieu de refuge pour y ca-
    cher leur honte et s'y consacrer aux mortifications, sous
    le nom de filles repenties (1). La misère les talonnait. P a r
    délibération du 29 avril, le consulat ordonna « que jus-
    ques à ce que autrement soient pourveues, l'on leur doit
    bailler la maison et jardin que souloit tenir maistre Be-
    noit le barbier près le Grant-Hospital, et qu'elles pour-
    ront avoir aisance et passage pour aller à la vieille cha-
    pelle dudit hospital pourveu qu'elles se gardent de mal-
    fere (2). » Le 6 avril, il leur accorda des chambres et des
    lits dans l'hôpital même, en attendant que la maison fût
    disposée pour les recevoir (3). Au mois de novembre sui-


     Vordre de Saint-François, p. 970. Ce fut ce Jean Tisseran qui fonda,
     à Paris, dans l'hôtel d'Orléans, le couvent des Filles Repenties.
        (1) Vers la même époque, un fait étrange, raconté par Jean Brodeau,
     de Tours, et encore inexpliqué, se produisit à Lyon. La monomanie
     du suicide s'était emparée des jeunes filles : les unes se pendaient, les
     autres se poignardaient, d'autres se jetaient dans les puits, toutes
     voulaient mourir. Entre ce fait et la conversion d'une foule de mal-
     heureuses, n'y a-t-il aucun rapport? n'y a-t-il qu'une simple coïnci-
     dence, sans aucune espèce de connexité? Les deux faits ne résulte-
     raient-ils pas de la même cause?
        Voici ce que dit Barondeau : « Qui olim morbus, cojus in libro cui
    titulus Tvvuc/.ûv apzxki meminit Plutarchus, Milesias virgines invasit,
    idem sexaginta abhinc plus minus annos Lugdunenses miserrime
    afflixit. Permultœ enim mentis impotes, se in puteos deturbare, quœ-
    dam laqueo sibi gulam frangere, alise in ferrum incumbere, omnes
    mortis desiderio teneri, hoc quamplurimi in neglectas religiones ac
    praetermissas ceremonias, mathematici, in siderum potestatem et de-
    fluxum qusndam perniciosum conferebant. » (Joannis Brodœi Turo-
    nensis Miscellaneomm libri sex, Basileœ, per Johannem Oporinum
    (1555). lib. V, c. 27, p. 203.)
       '2) Arch. municip., BB. 24, f. 356.
            Ibid.,f. 355.
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