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188 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON « de la garde de l'établissement, après l'expulsion de ses « martres, les scellés, qui avaient été apposés, étaient « levés et brisés partout; toutes les portes ouvertes. L'or- « févrerie de l'église était dans une chapelle, et quand « j'arrivai, j ' a i trouvé les gardes nationaux, affublés des « ornements sacerdotaux, BUVANT DANS LES CALICES. Les « portes de la cave avaient été ouvertes ; il y avait plus de « deux cents bouteilles vides dans le corps—de-garde. Je « rendis compte de ce que j'avais vu, et M.Challemel-Lacour « donna l'ordre de faire apporter à l'Hôtel-de-Ville toute « l'orfèvrerie. Je revins avec une voiture, pour effectuer « le transport, et je constatai que les pierreries d'un grand « ostensoir avaient été enlevées. On fouilla les gardes natio- « naux, et elles furent trouvées sur l'un d'eux, je les lui fis « rendre et murer les portes de la cave, et réunis dans un « local tout ce que je pus encore trouver de certaine « valeur. La porte du musée était fermée, mais un panneau « enfoncé et les vitrines ouvertes : dans le salon des médail- le les, les ferrures étaient forcées. Les hommes de la « deuxième légion ont démuré, plus tard, la porte de la « cave, l'un des gardiens nommés avant moi a volé des « reliques, une tabatière en or, et \ 25 francs à l'un de ses « collègues ; on avait brisé aussi une porte de la bibliothè- « que qui donne sur le toit, pour le passage des cou- « vreurs ; des enfants s'introduisaient par cette porte et « se sauvaient ensuite par les toits ; les livres de la biblio- « thèque étaient épars sur le sol ; la moitié d'une impor- « tante collection d'autographes sur vélin, portant la « signature des rois de France, a été volée; plusieurs « livres ont été retrouvés, depuis lors, ou engagés au « Mont-de-Piété, ou vendus à des bouquinistes. Je trou- « vai aussi des médailles en or dans le lit d'un individu « qui avait été préposé par la Mairie à la garde de la mai~