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398 NOTRE~DAME-DE-LYON en profondeur ce qu'il avait perdu en largeur. Dans ce travail d'afouillement, les enrochements, trop lourds pour être charriés, mais sapés en dessous, glissaient incessamment dans le profond; les pilotis déchaussés, ébranlés, ne tardaient pas à être entraînés; les piles, alors, privées en tout ou en partie de leur assiette, s'affaissaient sur elles-mêmes, perdaient leur aplomb et se renver- saient enfin dans le vide. Ce ne fut qu'après l'effondrement successif et plu- sieurs fois répété de toutes ces masses, que l'édifice put être solidement assis. Leurs ruines, enfouies profon- dément, forment en effet, d'une rive à l'autre, une sorte de radier d'une grande résistance, qui fixe le gravier mouvant, et que le fleuve, contenu par les quais, et par cela même plus rapide que jadis, n'a pas la force, même en ses plus grandes colères, de pouvoir déplacer. M.-C. GUIGUE. (A continuer.)