page suivante »
70 LE RÉFECTOIRE d. priffaict luy ayant esté payé par mad. Dame le jour du d. priffaict, vingt uniesme août mil six cens quatre vingt et cinq et seize febvrier dernier, les quictances qu'il en a passées demeurant icy comprinses. « Le tout faict, etc « En mon estude le vingt sixième décembre mil six cens quatre vingt et six apprès midy (1) : .» Quel que soit le changement de la valeur de l'argent, on peut voir que la décoration des édifices pouvait s'opérer au xvnc siècle avec des prix modestes. La menuiserie, la sculpture et la peinture de cet immense vaisseau n'attei- gnirent pas 12,000 livres, qu'on peut évaluer à environ 25,000 francs de notre monnaie ! Il est vrai qu'il s'agit d'artistes dont le nom n'a pas dépassé les murs de notre ville et pour lesquels il ne fau- drait pas montrer un enthousiasme irréfléchi. Ce qu'il faut apprécier surtout dans l'œuvre de Cretey, ce sont ces qualités générales de composition qui appartien- nent incontestablement au xvn e siècle. Les œuvres de cette époque présentent une grande tournure, s'harmonisent bien et ne laissent pas le spectateur froid comme devant certains ouvrages de notre temps, surchargés d'ornements et de figures, et où l'entente générale de la décoration fait le plus souvent défaut. Il est bien regrettable que ces peintures, contre les- quelles sont venues se superposer tour à tour les fumées des chandelles, des lampes et du gaz, sans compter les pipes des gardes nationaux, et la buée d'assemblées nom- breuses, aient été détériorées ainsi à plaisir. Elles se trouvaient absolument recouvertes d'une sorte d'enduit (1) Registre de Rougeault, H 4139, fol. 28 verso à 29 recto.