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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 275 M. Droz, membre de l'Académie française, a dit de M. de La Salle et de son œuvre : « Une foule de personnes ignorent que les Frères de la Doctrine chrétienne sont les disciples d'un des hommes les plus remarquables que l'Europe ait vus naître. L'abbé de La Salle est, à mes yeux, le type du grand homme modeste. L'utilité de son but, l'enchaînement des idées, la persévérance de son dévouement, tout concourt à le rendre un des plus dignes modèles à présenter aux amis de l'humanité. Convaincu que, pour plaire à Dieu, il faut être utile aux hommes, le vertueux de La Salle examina comment il pourrait ac- quitter sa dette ici-bas. Il reconnut bientôt qu'un des plus grands services à rendre à la société serait d'amé- liorer les moeurs des classes pauvres. Il jugea que, pour y parvenir, il fallait rassembler les enfants dans les écoles, et les préparer, par l'instruction, à devenir des chrétiens, des ouvriers, des pères de famille Tel fut cet ami de l'humanité, dont la statue devrait être érigée par la France reconnaissante. > ; M. Gense, ami intime de cet homme éminent, disait aussi un jour à ses jeunes disciples : « Si vous ne montez ni à l'autel ni en chaire; si vous n'entrez pas dans le tri- bunal de la pénitence, ni dans le baptistère, si votre mi- nistère est le moins brillant, il n'y en a guère de plus utile. En enseignant la doctrine chrétienne, vous faites la fonction d'apôtres. Saint Vincent de Paul a déclaré lui même que le ciel l'avait envoyé pour enseigner la doctrine chrétienne » Malgré le juste renom dont s'était entouré cet Institut, dès sa fondation, Lyon n'eut pas cependant d'établisse- ment des Frères avant la Révolution de 1789. Lyon n'en avait pas senti le besoin ; il était alors déjà si bien doté à 'Ecoles des pauvres qu'on appelait aussi les petites