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                 BIBLIOGRAPHIE



ETUDE   SUR L'ALLODIALITE DANS LA        DRÔME DE 1000      A
  1400, par M. le marquis de Pisançon. Valence, 1864,
  in-8.
   La condition des terres sous l'ancien régime, paraît
être un sujet d'étude qui appelle, dans chaque province,
l'attention de nos érudits. Les Mémoires deV Académie du
Gard renfermaient ainsi récemment une Etude sur le
franc-alleu, en Languedoc, par M. Fernand-Verdier, an-
cien magistrat. Ce travail, oeuvre d'un jurisconsulte,
présente de curieux aperçus sur les diverses vicissitudes
du franc-alleu, dans une province qui connut, plus qu'au-
cune autre peut-être, la liberté des terres; car la fameuse
maxime : Nulle terre sans seigneur, n'y fut jamais ac-
ceptée.
   C'est à un autre point de vue que s'est placé M. le
marquis de Pisançon dans son Etude sur l'allodialite
dans la Brome de 1000 à 1400. Dans ce dernier travail,
l'auteur s'est moins préoccupé de la condition juridique
des terres au moyen-âge, que du soin de rechercher, dans
les événements historiques, l'explication de l'origine des
alleux et de leur transformation aux diverses époques de
notre histoire.
   La terre allodiale, comme on le sait, était celle qui
était possédée en toute souveraineté, sans aucune obli-
gation de foi et hommage et de service militaire vis-à-vis
d'un suzerin. Quelques auteurs ont vu dans l'alleu, la
terre salique, la terre tirée au sort par les conquérants,
celle qu'il n'était pas permis à une femme de posséder.
Vrai dans les provinces du Nord peut-être, ce système ne
saurait être admis pour le Midi et notamment pour l'an-
cien royaume de Bourgogne. Dans nos pays, la terre
allodiale dut surtout son origine aux troubles qui signa-
lèrent les règnes des faibles successeurs de Charlemagne.
C'est au X e siècle, à cette époque d'anarchie et d'inter-
règnes, où le pouvoir central est si faible, si incertain, que
les chroniqueurs du temps en sont réduits à dater leurs
récits du Règne du Christ, que se produit ce grand mou-
vement d'émancipation qui devait créer tant de pouvoirs
indépendants. Alors, non-seulement les chefs militaires
se hâtent de proclamer leur souveraineté, les villes et jus-
qu'aux moindres villages prétendent aux droits de se gou-