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342                 I.E8 BIBLIOTHÈQUES DE LYON

Lacour, qui n'a rien à refuser aux libres-penseurs de
Caluire, approuve l'arrêté d'expulsion de tous ceux qui
restent encore dans la maison. Deux agents de cet ignoble
brigandage, malgré les supplications des Frères, arrachent
de son lit le Frère Savigny, âgé de 79 ans, si malade qu'il
avait déjà reçu les derniers sacrements... Trois jours
après, il meurt ; les émotions et les violences dont il avait
été l'objet l'avaient tué. Les autres malades sont mis dans
des voitures et on les traîne à l'hospice de la Charité où
la charité fit taire les scrupules administratifs et traiter
avec égards ces malheureux qui n'avaient plus d'asile
A partir de ce moment, la maison est envahie par les
spoliateurs qui, bien entendu, n'y organisent ni ambu-
lance ni caserne; le rédacteur de Y Excommunié s'y installe,
 et un pillage en règle autorisé par le préfet Challemel-
 Lacour commence... Malgré une décision de la justice (t)
 les provisions sont vendues, ce qui n'est pas vendu est
 pillé et volé, les terrains sont affermés... la spoliation est
 complète, Denis Brack, l'auteur des ignobles injures
 lancées par Y Excommunié contre les Frères, est satisfait,
 mais il glisse sur la pente du crime. Le 20 décembre
 suivant, le commandant Arnaud est assassiné à la Croix-
 Rousse et Denis Brack impliqué dans ce crime prend la
 fuite, mais la maison des Frères reste au pouvoir des




    (1) Le 22 octobre 1870, une ordonnance rendue par M. Giraud,
vice-président du tribunal, décide qu'il sera sursis à la vente des
denrées et des objets mobiliers... Mais qu'est-ce qu'un ordre delà
justice pour ces pillards? et M. Challemel-Lacour, qui fait aussi
litière des décisions judiciaires, passe outre et n'hésite pas à autoriser
ce qui vient d'être défendu par une autorité devant laquelle chacun
est tenu de s'incliner