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LE DEMI-CHRISTIANISME Par M. l'abbé DESGEORGË. Ce volume, de 298 pages, contient des idées qui viennent confirmer celles que j'ai plusieurs fois émises sur le monde élégant, dont les prêtresses surtout croient pouvoir allier la sottise vaniteuse avec les vertus chrétiennes. L'auteur attaque aussi l'utilitarisme, le positivisme et le luxe des beaux messieurs, il démontre d'une manière générale que ces préoccupations mondaines conduisent naturellement à la démoralisation et sont entièrement contraires à l'idée religieuse, dont le but principal est la propagation de la moralité : «'L'esprit du monde, dit-il, et l'esprit du mal, « c'est comme une même chose (p. 7). Tenter un accommo- « dément entre Jésus-Christ et le monde, c'est le comble « de l'aveuglement (p. 28). » Malgré cela, nos élégantes savent parfaitement allier la fréquentation du beau monde avec celle des églises et la pratique de la religion. Je me souviendrai toujours de ce que me racontait une dame, peu de jours après la ren- contre qu'elle avait faite de deux élégantes qui lui dirent : « Nous sommes un peu pressées, parce que nous allons « nous confesser; ensuite nous assisterons au bal chez « Mme X..., et en sortant de cette belle fête nous pourrons « aller communier. » Les prêtres ne sauraient trop combattre l'alliance avec la religion de la souveraine qu'on nomme la Mode; mais je doute qu'il leur fût possible de remporter partout la victoire, et c'est ce qui dicte à l'auteur les lignes suivantes : « Les demi-chrétiens s'agenouillent aux pieds du Sauveur; « mais ils lui arrachent sa couronne d'épines, et le eonju- « rent de descendre de la croix. Ils collent leurs lèvres « sur son Evangile, après avoir déchiré les pages qui les « condamnent; puis ils vont au monde, et essaient de « désaltérer leur soif à la coupe des plaisirs. » (P. 30.) . 27