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418 BIBLIOGRAPHIE. « Si l'on considère comment entendent le christianisme « la plupart des chrétiens de nos jours, on ne comprend « que trop les ruines qu'ils ont faites, par l'influence « d'exemples tout contraires à ceux qu'ils devraient donner. « Le sens chrétien est perdu parmi eux : mélange incohé- « rent de christianisme et de mondanité, leur vie est quel- « que chose de monstrueux et d'inqualifiable. » (P. 40.) « Quelle excuse pourront invoquer ces chrétiens témé- « raires, qui veulent introduire dans le christianisme les « maximes d'un monde que Jésus-Christ a repoussé? « Comment ne voient-ils pas l'abîme, où ils entraînent la « société, ces hommes inconséquents qui prétendent être « chrétiens, et qui foulent aux pieds toutes les lois chré- « tiennes, toutes ces femmes qui croient être pieuses, « parce qu'elles prennent certains dehors de pitié, et qui « ne rêvent que luxe, toilette et folles dépenses ; toutes « ces mères qui vont au-devant des caprices de leurs filles, « au lieu de leur apprendre à se vaincre elles-mêmes, en « modérant leurs désirs; toutes ces familles qui « passent pour chrétiennes, et qui mettent en honneur, « sous le toit qui les abrite, les usages, les habitudes « d'un monde que Jésus-Christ a condamné, en emprun- « tant à ce monde ses danses voluptueuses et ses toilettes « sans pudeur? » (P. 43.) « Qui pourrait calculer le mal que nous a fait et que « nous fait encore cette alliance sacrilège entre les maxi- « mes de l'Evangile et celles du monde? » (P. 44.) Quand on a vu un peu de près le monde élégant, on ne peut s'empêcher de trouver parfaitement justes ces ré- flexions de M. l'abbé Desgeorge et de le remercier de les livrer à la publicité. On ne saurait trop, parmi les hommes qui s'occupent de philosophie morale, déclarer la guerre à toutes les absurdités du monde élégant, et ce sont sur- tout les femmes qu'il faudrait chercher à convertir à la raison. Je comprends que la réussite de cette tentative de conversion à la raison soit très-difficile; mais ce n'est pas