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                  ÉTYMOLOGIE DU MOT DIEU                  405

à la troisième personne et qui est Théoué, d'où Theos et
 Zeus-pater, dans le premier cas, et léoué, d'où Iaô et
Ju~piter dans le second?
   Comment cet élément de valeur spirituelle a-t-il pu se
fondre avec le sanscrit deva, brillant, a-t-il même dis-
paru sous son enveloppe, tout en se maintenant pur d'al-
liage dans le mot Théos, Dieu, et conservant sous cette
forme, comme sous celles de Sios et de Zeus, sa valeur
originelle? Peu importe, il suffit de constater le fait ; et
c'est sur quoi l'étude comparée des traditions ne saurait
laisser aucun doute.
   Cette pierre de touche trouvée, mon Révérend Père, vous
renverrez, avec moi, à la racine div, briller, les mots divas,
dies, jour, dyaus, ciel... et à l'hébreu -Théoué, les noms
divins Theos, Sios, Zeus, Deus... et nous échappons ainsi
aux philologues naturalistes,qui auraient mille fois raison
contre vous, mon Révérend Père, si deva, en tant que
signifiant Dieu, devait tout à la racine div, briller, puis-
que dès lors les premiers dieux, les premiers objets du
culte de notre race, auraient été ce qui brille aux yeux sur
 la terre et dans le ciel, soit les astres et le feu.
  Oui, mon R. Père, si le mot deva n'avait jamais rien dû
qu'à la racine div, s'il n'avait reçu, s'il ne s'était incor-
poré un élément, de même forme ou à peu près, mais
porteur d'un sens spirituel; — les premiers Dieux de nos
ancêtres auraient été le feu et les astres ; notre race aurait
débuté dans la carrière des croyances par un grossier na-
turalisme, et notre religion primitive aurait été toute
matérialiste, comme vous semblez parfois n'être pas trop
éloigné de le penser (Etudes rel., t. v. p. 591, 598).
  Aussi êtes-vous forcé d'avouer n'avoir guère réussi à
saisir une intention primitive spirituelle (t. vin, pag.
272—24) dans le mot deva, en tant que participe de div,
briller, employé pour Dieu, intention, ou plutôt notion
qui se montre pourtant, antérieurement à toute époque