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ÉTYMOLOGIE DU MOT DIEU 401 traint et forcé en quelque sorte par le concluant parallé- lisme de détails qui unit indissolublement la légende de la Personnalité divine adorée des Grecs et des Latins sous le double nom Zeus pater et Ju-piter, à ce que le texte hébreu des premiers chapitres de la Genèse rapporte de Dieu sous le nom de Jéhovah. De l'identité incontestable des traits, j'ai conclu à l'identité originelle des noms ; j'ai vu et je vois encore la forme première des deux variantes du nom de l'Etre suprême, Zeus, Dios, d'une part, laô, Iou, de l'autre, dans les deux formes du nom de l'Etre suprême en hébreu, soit Théoué, Ieoué. La forme Théoué, Toi qui Es, ne se montrant pas dans la partie purement historique et si laconiquement histori- que de la tradition antédiluvienne, mais remplissant le vide entre les deux formes nominales prises de la première et de la troisième personne (Aéoué, Moi qui Suis ; Iéoué, Celui qui Est), j'ai dû penser et dire, toujours comme con- séquence inévitablement imposée par les traditions com- parées qui forment la base de mon travail, que cette forme avait dû être en usage dans la partie restée orale de la tra- dition, partie doctrinale ou liturgique dont" l'étude des traditions démontre à tout instant l'existence ; j'ai dû pen- ser et je crois que cette forme invocative a passé, après le déluge, dans les langues de la famille indo-européenne, aussi bien que dans les vingt idiomes étrangers à cette famille dans lesquels on la retrouve diversement modifiée. Bien, me dites-vous, si cette forme faisait défaut seule- ment dans la partie antédiluvienne de la tradition. Mais je ne la vois pas davantage dans ce qui suit. Je ne la ren- contre pas une seule fois sous la plume de Moïse qui, personnellement, a si souvent salué Dieu (p. 278—29), sous le nom de Jéhovah; —d'où je conclus qu'elle n'a jamais existé. A cette objection je pourrais d'abord répondre, en ce qui regarde Moïse, que saluer n'est pas invoquer et ne 26