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400 ÉTYMOLOGIE DU MOT DI1ÎU ment tenir M. d'Anselme pour un homme trois fois mort: Mort, — pour s'être témérairement heurté et brisé la tête contre le ciment germanique qui unit si indissoluble- ment, selon vous, à .la racine sanscrite div, briller, non- seulement la notion de Dieu, mais aussi la personnalité divine connue sous les deux noms de Zeus-paler et de Ju-piter, et dont la légende s'identifie, de son côté, par le plus complet parallélisme des traits, avec ce que la tradi- tion sacrée nous dit dé Dieu sous le nom de Jéhovah ; Mort, — sous les ruines de l'hypothèse d'après laquelle il voit le sens de Dieu et de Dieu suprême, passé de la langue primitive, au mot sanscrit deva, brillant, par suite d'une fusion de ce mot avec l'une des formes hébraïques (la forme invocative) du nom hébreu de l'Etre suprême,— hypothèse que vous dites avoir renversée sur son auteur en la minant par sa base (p. 279—1), tout en frap- pant, par inadvertance sans doute, à côté de cette même base; Mort, enfin, comme un imprudent géologue, enseveli sous l'éboulement des innombrables légendes fossiles, légendes inexpliquées et inexplicables peut-être(p.^80—37), selon vous encore, qu'il aurait remuées sans avoir con- venablement étayé cette espèce de travail souterrain. C'est bien cela, si je ne me trompe. I. Or, pour commencer par mon hypothèse, qui consiste à supposer l'existence primitive d'une forme invocative (Théoué, Toi qui Es) du nom hébreu de l'Etre suprême (soit Jéhovah ou celui qui est, Iéoué), qui disait de lui- même :— moi qui suis, [Aéoue)—je ne m'y suis arrêté dans mes études de traditions comparées, je ne l'ai émise, après l'avoir méditée pendant de longues années, que con-