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 340              LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

  feuille immonde l'Excommunié, se disant l'organe de la
  libre-pensée. Le 46 juillet, ce journal infâme avait osé
 accuser les Frères qu'il qualifiait à'ignorantins « de tortu-
 rer les enfants, d'assouvir sur eux des passions immondes,
 d'engendrer des êtres d'une immoralité scandaleuse, de
 former des esclaves ou des bandits, d'avoir la haine de
 l'homme et de la société...» Il demandait la suppression
 des Frères au nom de la morale publique et de la dignité
humaine. Immense, disait-il, sera notre bonheur, le jour
 où nous entendrons enfin crouler les écoles noires, et où
 nous verrons leurs débris dispersés au loin. » Cet appel
 fut entendu, et le 27 septembre le trop célèbre Comité de
 salut public, installé révolutionnairement à l'Hôtel-de-
 Ville de Lyon, à l'ombre du drapeau rouge, et, au mépris
de toutes les lois, décida la suppression violente et arbi-
traire des écoles des Frères dans toute la ville. Le même
jour, le conseil municipal de Caluire, feignant d'ignorer
que déjà depuis un mois toutes les maisons des Frères et
tous les Frères même avaient été mis à la disposition du
ministre de la guerre, décida que la maison de Caluire
sera convertie en ambulance, en caserne et qu'un piquet
de gardes nationaux la fera évacuer. C'était aussi odieux
qu'illégal. Le conseil s'était réuni sans autorisation, et il
ne lui appartenait nullement de faire des réquisitions au
nom de l'Etat pour les besoins de la guerre... et cepen-
dant... il s'est rencontré quelques jours après un préfet...
qui osa approuver cette étrange délibération... qui prêta
une assistance sérieuse, qui donna une apparente régula-
risation à l'attentat qui va être commis et qui enlève tout
scrupule et toute hésitation aux spoliateurs (1). L'exécu-


 (]) Plaidoirie de M Brac de la Perrière pour les Frères.
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 Dès le 14 septembre, les citoyens Chepié, Chaverot et Perret