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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                       341
tion a lieu le 2 8 septembre. Il y avait dans l'établissement
9 8 novices, 54 frères, des vieillards, des malades, e n tout
•152 personnes. Le Frère-Directeur est tellement troublé
par les menaces et les insultes dont il est l'objet de la p a r t
de francs-tireurs que le Conseil municipal installe d a n s la
maison, qu'il succombe quelques semaines a p r è s . . . Le
1 e r octobre suivant, les novices, qui étaient restés d a n s
leur maison, sont expulsés, l a propriété est déclarée pro-
priété communale,      m a i s il y reste encore des Frères malades
et des vieillards infirmes. L e u r présence est u n embarras
pour les spoliateurs qui n'ont q u ' u n b u t , celui de se parta-
g e r le bien des F r è r e s . Le 8 octobre, le préfet Challemel-



 annoncèrent par une affiche « que l'enseignement donné par les
 congrégations religieuses est contraire h Vesprit républicain ; et, au
 mépris de toutes les lois, ils fermèrent toutes les écoles religieuses.
    Le citoyen Challemel-Lacour, qui n'ignore pas les lois sur l'ensei-
 gnement public, venant à la rescousse, ose, à son tour, faire publier
 le 5 octobre suivant, un arrêté par lequel il décréta, de son autorité
privée, « que les Frères de la Doctrine chrétienne, les membres des
 congrégations religieuses, les élèves des séminaires non exonérés par
 la loi de 1832 seraient incorporés dans la garde nationale et soumis
 à tous les décrets relatifs à la défense du pays. » Le citoyen Challe-
 mel-Lacour savait cependant que tous les Frères s'étaient mis spon-
tannément à la disposition du ministre de la guerre depuis plus
 d'un mois, et que leur dévouement et leur courage sur nos sanglants
 champs de bataille avait étonné nos généraux mêmes, mais il fallait
flatter les passions populaires quelque viles qu'elles fussent, et le
préfet s'abaissa jusqu'à signer cet étrange arrêté.
   Les écoles des Frères furent fermées malgré les plus énergiques
protestations des pères de famille. Les instituteurs laïques qui les
remplacèrent reçurent un traitement de 1,500 à 1,800 francs, tandis
qu'un frère était rétribué seulement de 600 à 650 francs, on ruinait
la ville, mais on avait tant d'affamés à contenter. La eurée était si
bonne!!!