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               LÀ JEUNE AYEUGLE-PIANISTE
      Du Concert de la Loterie des Artistes              Lyonnais
                           AU BÉNÉFICE   DES


                     INONDÉS DU MIDI




    Elle n'a pas ses yeux... mais elle a son génie !
    Pauvre ange ! ses accords nous ont longtemps charmés ;
    Ils étaient tour-à-tour vifs, moelleux, animés,
    Toujours si ravissants, si brillants d'harmonie !


    Nous t'écoutions émus, jeune fille bénie !
    Ce Pleyel, sous tes doigts, eut des accents aimés;
    Et les échos divins, tu les as tous semés
    Dans la salle où les arts ont leur grâce-infinie.

    Ton infortune est là, souriant au malheur,
    Prêtant son beau talent qui peut toucher le cœur,
    Afin de secourir un effrayant martyre !...


    Les larmes dans les yeux, je te serrai la main,
    Lorsque de mon pays je repris le chemin,
    En te disant : MERCI !... car, ma sœur, je t'admire !

                                               Adèle SOUCHIER.


Août 1875.