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338 POÉSIE LE NOUVEAU GENRE Je suis un jeune homme à la mode, En littérature, en journaux, Je n'aime que les fruits nouveaux ; Le sans-gêne me sert de code. De l'a peu près je m'accommode, J'aime les tout petits tableaux, . En musique, j'aime qu'on brode Sur des fragments de grands morceaux. En parlant, je prononce à peine, J'y vois très-peu, j'ai peu d'haleine, Souvent j'ai du malaise au cœur, — Bon tempérament, forte tête — Mais si je paraîs un peu bête, C'est qu'il le faut pour mon honneur. Emile GUIMEà SUR L E P O N T SAINT-CLAIR Il en est qui, voyant passer tant d'ondes glauques Avec tous leurs soupirs, tous leurs bruits doux ou rauques, Se disent : Si j'avais ces eaux-là dans mon bien ! Je leur ferais tourner les meules d'un moulin. Certains voudraient (ce sont gens à projets baroques) Leur donner à laver d'innombrables défroques. A Paris, ville où rien ne se gagne avec rien, Ils auraient un lavoir immense et toujours plein. De capter ce courant, oh ! si j'étais à même, Quels beaux prés je ferais, mon Dieu, crie un troisième ; Un autre a d'autres plans, mais il n'ose en parler ; Il prétend... devine? : il tient une taverne. Sur ces flots de chacun telle est la baliverne. —- Mais vous? — Moi ! je les laisse ou Dieu les mène aller. A. PÉAN.