Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
334 «                       SALLUSTE

nous relèverions bien, çà et la, soit une formule trop latine,
soit une expression un peu faible, soit, pour supple'er à
l'insuffisance de notre langue, un ne'ologisme trop hardi ;
mais nous craindrions de paraître difficile à l'excès. C'est à
la traduction autant qu'à la poe'sie, ce nous semble, que Ton
peut appliquer ces vers d'Horace :
  Sunt delicta tamen, quibus ignovisse velimus,
  Nam neque chorda sonum reddit, quem vull manus et mens (1).
   Nous ne terminerons pas cependant cette étude, sans
 exprimer le regret que le traducteur de Salluste n'ait pas
 enrichi son travail de quelques notes explicatives du texte.
 Quand on a médité aussi sérieusement un auteur que
l'a fait M. Olivier, il semble naturel qu'on ait observé des
 choses qui échappent au lecteur le plus attentif et dont
celui-ci aime toujours a profiter. Nous ne pensons pas que
 tout ait été dit par les commentateurs précédents, et nous
 persistons h croire que M. Olivier, en glanant après eux,
aurait pu nous intéresser encore par des remarques utiles.
Dans tous les cas, nous le remercions de ce qu'il a fait ; et
en considérant combien, autour de nous, de talents dévoyés
dégradent la littérature par des œuvres de mauvais aloi,
nous le remercions de nous avoir reportés aux sources du
grand et du beau, et montré ce que J'on peut tirer de notre
langue, quand elle est manié par la science et le bon goût.


                                   L'abbé CHRISTOPHE.




  (1) De Arte poetica.