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CHRONIQUE LOCALE Donnez-vous la peine d'entrer est un mot charmant qui offre à l'étranger comme à l'ami, une place dans la maison ou la famille, et lui dit : Vous êtes des nôtres. Ce qui est à nous est à vous. Notre foyer vous appartient. Donnez-vous la peine de rentrer est moins gracieux. Il s'adresse aux députés, aux magistrats, aux membres de l'Université, aux écoliers et à tous ceux qui, ayant pris des vacances, voient se rouvrir les portes de la Chambre, du Palais de Justice, des chaires de l'enseignement, des lycées. Adieu aux voyages, aux longues parties de chasse dans la plaine ou la montagne, au far niente de la villa, aux embrassements de la famille, aux caresses de la mère. 11 faut reprendre les insignes de la représentation nationale, la toge du juge ou du professeur et l'uniforme du collégien. ' Donnez-vous la peine de rentrer a cependant eu son charme pour tous ces vaillants héros de l'armée territoriale à qui on a dit, fin septembre : « L'Etat n'a plus besoin de vous ; quittez le chassepot et reprenez la trousse du chirurgien, la serviette de l'avocat, le pilon du droguiste, les ciseaux du coiffeur. Donnez-vous la peine de rentrer à vos comptoirs, à vos usines, à votre foyer. » Je vous prie de croire qu'on ne se l'est pas fait dire deux fois, et malgré l'amour sacré de la patrie, on est revenu joyeux de revoir les siens autant que fier d'avoir accompli un devoir. — Des messieurs qui ne sont pas en vacances et qui ne chôment pas, malgré le désir qu'on en aurait, ce sont ces individus qui vous otîrent ou s'offrent mutuellement des coups de couteau comme sou- venir et ceux, plus nombreux encore, qui dévalisent les magasins, cassent les vitres, forcent les serrures, ouvrent les caisses ; tout est bon pour ces forcenés, môme la viande des bouchers et la volaille des coquetiers. Tous les jours, c'est copie nouvelle pour les journaux, à la grande joie des reporters et à la grande anxiété des ménagères. Si on vole un peu, on ne donne pas moins. Nous ne parlons pas de ces œuvres de bienfaisance si utiles à l'entrée de l'hiver et qui ont fait si haute réputation à notre ville ; nous voulons signaler seule- ment ces dons généreux faits à la cité par des hommes dont le souvenir doit être soigneusement conservé. Hier, nous rappelions M. Pleney, dont le nom a été donné à une rue ; aujourd'hui nous lisons dans le Salut public que « la famille de notre concitoyen le docteur Terver, président du Conseil général du Rhône, vient de faire don au Muséum de Lyon de la superbe collection conchyologique laissée par M. Terver, le père, membre de la Société d'agriculture et de plusieurs Sociétés savantes. » — On dit que notre Grand-Théâtre, si prospère sous la direction des Delestang, des Halanzier et des d'Herblay, se trouve ne posséder qu'une troupe déplorable, et cependant... — Le congrès des Orientalistes, qui devait avoir lieu en septembre, à Saint-Etienne, n'aura lieu que ce mois-ci. — La question de nos Facultés de droit fait un bruit énorme, car, il faut bien qu'on le sache, Lyon qui n'était pas digne d'en avoir une en aura deux, l'une place. Saint-Michel, l'autre au Petit-Collège, l'une sous la direction du clergé, l'autre de l'Université. — Les courses qui ont eu lieu à la fin de septembre pour l'amélio- ration de la race chevaline, n'ont que très-peu amélioré les chevaux