page suivante »
312 NOTRE-DAME-DE-LYON les indulgences qui avaient été accordées pour la fabri- que du pont du Rhône » (1); qu'en 1384, les citoyens de Lyon, renouant la chaîne des traditions, fondèrent à la tête du pont une nouvelle chapelle sous le vocable du Saint-Esprit, et organisèrent sous le même titre du Saint-Esprit une confrérie dont les membres, qui se comptaient par milliers, devaient fournir une cotisation pour l'achèvement de l'œuvre entreprise au xne siècle (2); et, enfin, que le pont lui-même, comme celui qu'avaient édifié les habitants de Saint-Saturnin-du- Port, était aussi appelé quelquefois le Pont du Saint- Esprit (3). Ces faits n'ont-ils pas la valeur d'une preuve presque directe? Ce serait peut-être ici l'occasion de rechercher les raisons qui poussèrent l'archevêque Renaud de Forez à supprimer l'Aumônerie du pont du Rhône, mais je crains, en m'engageant sur le terrain des conjectures, d'abuser de l'indulgence du lecteur qui a bien voulu me suivre dans une discussion aussi aride. Ces investigations, du reste, ne rentrent pas dans le plan que je me suis pro- posé. Ce que j'ai voulu seulement démontrer, c'est que l'Aumônerie n'était pas un hospice, et que les habitants de Lyon sont les véritables fondateurs du pont et de l'hôpital, comme tendent à l'établir les documents que j'ai cités et comme l'affirmeront encore, je crois, ceux que j'aurai à reproduire dans le chapitre suivant. (1) Archives municipales, Invent. Chappe, t. XVI, p. 511, n° 2. (2) V. ci-après chap. III. (3) Archives municipales, série DD,