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298 NOTRE-DAME-DE-LYON
à la tête de tous les ponts, mais bien, puisqu'un cime-
tière devait lui être adjoint, celle de la maison hospita-
lière où les frères faisaient leur résidence habituelle et
devaient recevoir les voyageurs pauvres, fatigués ou
malades. L'esprit et la règle de l'institut philanthropique
des Frères du pont ou des Frères pontifes, comme on
les appelle plus ordinairement, étaient en effet, non-seu-
lement de prêter main-forte aux voyageurs, d'établir des
bacs ou de bâtir des ponts pour leur utilité, mais encore
de les accueillir dans des hôpitaux, dont une chapelle et
un cimetière étaient les annexes indispensables (1). En
1186 ou 1187 (2), le pape Urbain III, par trois bulles
datées des 9 janvier, 4 et 21 mai « prit sous la protection
et sauvegarde de saint Pierre I'hospital et la chapelle,
laquelle avoit été édiffiée au pied du pont du Rosne, en-
semble les biens en dépendans et leur bailla permission
de prendre les aulmosnes lesquelles seroient faictes et ce
pour fournir aux bâtimens nécessaires (3). » Le 3 sep-
tembre 1188, le pape Clément III confirma ces trois bulles
« et voullut de plus que sur les fonds que l'on avoit pour
(1) V. dom Vayssette, Hist. générale d* Languedoc,t. III, p. 46;
Héliot, Hist. des ordres monastiques t. II, chap. 42; Bouche, Hist.
de Provence, t. If, p. 163; Magne Agricol, Histoire de saint Benezet,
in-12; abbé Grégoire, Recherches historiques sur les congrégations
hospitalières des Frères pontifes, in-8", etc.
(2) Ces bulles ne peuvent être de l'an 1185, comme l'ont répété,
d'après le règlement de l'Hôtel-Dieu, tous ceux qui ont eu à en par-
ler, attendu qu'Urbain III fut élu le 25 novembre 1185, sacré le
1 er décembre suivant, et qu'il mourut à Ferrare, le 19 octobre 1187,
après avoir siégé pendant un an 10 mois et 25 jours. (V. l'Art de vé-
rifier les dates.)
(3) Inventaire des Archives de l'Hôtel-Dieu, rédigé en 1632, t. I,-
fol. 19, n ° l .