Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       NOTRE-EAME-DE-LYON               297

    Des termes de cette lettre il résulte que ces deux em-
 placements, alors sans aucune construction (aree), étaient
 indépendants l'un de l'autre, et à peu près d'égale conte-
 nance, attendu qu'il est expliqué que le cens de trois sous
 deux deniers et deux .chapons s'applique par moitié à
 chacun d'eux. Ce sont là des données bien incomplètes
 pour arriver à déterminer leur situation ; cependant, je
 crois qu'il ne faut pas hésiter à les reconnaître dans le
ténement que couvrent les bâtiments actuels de l'Hôtel-
Dieu, par cette raison entre autres, que ce ténement for-
mait jadis deux parcelles à peu près d'égale étendue,
situées toutes deux dans la directe de l'abbaye d'Ainay,
mais bien distinctes l'une de l'autre, puisque l'une dépen-
dait de la paroisse de Saint-Michel et l'autre de celle de
Saint-Nizier, quoiqu'elles ne fussent séparées que par
l'ancienne rue Mercière ou de la Serpillière, laquelle
aboutissait au port du Rhône et appartenait au domaine
public.
   Le pont commencé alors s'élevait par les soins d'une
société de constructeurs laïques appelés Frères du Pont,
sous la direction d'un frère nommé Etienne. Le 5 sep-
tembre 1183, le pape Lucius III accorda une bulle en
faveur de ce frère Etienne « qui avoit entrepris, dit-il,
la fabrique da pont du Rhône ». « Sa Sainteté, ajoute le
rédacteur de l'inventaire de la ville, exhorte par cette
bulle les fidèles à faire des aumônes pour une œuvre
aussi utile au public et à visiter la chapelle, et permet
d'y bénir un cimetière (1). »
   Cette chapelle n'était pas certainement une simple
chapelle de dévotion, comme on en plaçait à cette époque


 (1) Inventaire Chappe, t. XVI, p. 511, n. 1.