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278 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON Joseph Favre et sa femme, et les frères Hubert, Suisses d'origine , qui avaient aussi fondé des écoles dites du Travail. Marie-Marguerite Moulin avait légué xine rente de 20 livres « à employer annuellement pour ré- galer, en carnaval, les sœurs qui servaient les écoles des filles pauvres de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Satur- nin, et le surplus, pour donner une demi-livre de pain par jour, pendant les trois mois d'hyver. aux plus pauvres de l'école. » (Arch. de la ville.) Des écoles semblables à celles de Lyon avaient été fondées aussi, par l'œuvre de M. Demia, dans le Beaujo- lais, la Bresse, le Bugey, la Comté et les Dombes. Il y en avait aussi dans le Forez, et les archevêques Camille et Paul de Neufville-Villeroy et François de Chateauneuf les avaient confiées à des religieuses dites de Sainte-Fran- çoise et de la Charité. L'inspection de ces écoles était confiée à des prêtres chargés de présenter ensuite des rapports dans lesquels ils signalaient les abus à corriger et les améliorations à y introduire. — Ainsi, un jour, ces inspecteurs avaient dû se plaindre au bureau de Lyon « qu'à Saint-Etienne-de-Fusan, on faisait Técole en che- mise et en bonnet de nuit, — qu'on y entendait des pa- roles malséantes, — qu'on châtiait les enfants avec fureur et sans modération ; » mais les maîtres de ces écoles ru- rales étaient des laies (1). Il n'avait donc pas été néces- saire avant la Eévolution de 1789 de créer à Lyon des écoles tenues par les disciples de l'abbé de La Salle, quoi- que son Institut, par son admirable organisation, fût bien supérieur à celui de l'abbé Demia. Mais, quand les fureurs de la Révolution furent domptées par la main puissante et (1) Voir mon ouvrage les Archives de Lyon, 1875, p. 656.