page suivante »
LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 195 crits trouvèrent un refuge dans les pièces souterraines, à l'abri des persécutions de cette douloureuse époque. Mais avant son entrée en jouissance l'hôtel Pilata, avait eu, en 1779, de singuliers locataires. Les francs-maçons s'y étaient installés et y avaient formé la Loge Pilata. Un journal de cette époque, le Portefeuille lyonnais, dit M. Saint-Olive, donna « une fête dans laquelle on fit « figurer les célébrités du paganisme et du judaïsme qui « s'y introduisirent d'une manière miraculeuse. » Une partie des bâtiments avait été disposée pour recevoir cette Loge maconique; nul lieu ne convenait mieux pour ces réunions mystérieuses ; on arrivait par un escalier obscur dans la salle où se tenaient les assemblées. Tout à côté était le vestibule du Temple ; on y voit encore aujourd'hui les sièges de bois attenants aux murs,et divi- sés, en dessous, en petits placards destinés à recevoir les insignes maçoniques. Le temple avait trois portes d'entrée, aujourd'hui murées, mais dont les saillies sont restées en évidence. Près de la porte septentrionale s'ouvrait un cabinet noir où l'on introduisait les récipiendaires, les yeux bandés. gués : l'un, professeur à la Faculté de médecine et directeur du Muséum d'histoire naturelle au Palais-des-Arts, s'est fait connaître déjà par des écrits très-remarquables, et par la savante et belle orga- nisation du riche Musée confié à sa garde et dont il a fait, avec le concours de M. Ernest Chantre, l'un des plus beaux dépôts de la France. Ses travaux scientifiques et son courageux dévouement dans la guerre à la cruelle campagne de l'Est lui ont valu la distinction de chevalier de la Légion d'honneur. M. Chantre, qui a publié des travaux très-estimés et pris part aux périls et aux rudes fatigues de la guerre, a été aussi l'objet de justes et flatteuses distinctions. Le frère de M. Lortet est l'un de nos peintres paysagistes les plus remarquables.