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196               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

Tout à coup le sol se dérobait sous leurs pas et les laissait
 tomber au rez-de-chaussée dans un autre cabinet dont
les murs portaient, tracés en linéaments noirs, des figures
de dragons et de serpents. La lumière était ménag-ée de
 telle sorte que. de prime abord, les candidats émus de
leur chute pouvaient se croire entourés d'une multitude
d'animaux hideux et effrayants. S'ils manifestaient quel-
que peur, on les jugeait indignes d'être admis, et alors
un des maçons désig-nés par le sort, les conduisait hors la
maison, toujours les yeux bandés, — et après leur avoir
fait parcourir plusieurs rues, les remettait en liberté.
    Deux colonnes torses surmontées d'un fronton ornaient
la principale entrée du temple, dont il ne reste plus
aujourd'hui aucun vestige. Il ne formait qu'une seule
pièce éclairée par un ciel-ouvert. Des nécessités d'habita-
tion l'ont fait diviser en deux étages.
   En 1834, la franc-maçonnerie était représentée dans
la maison Pilata par la loge Union et Confiance. Cette loge
passa un bail de neuf années avec les propriétaires, mais
le 28 avril 1838, ce bail fut résilié et la maison fut achetée
par les Pères Maristes qui l'occupent encore aujourd'hui
et l'ont agrandie. Dans l'acte de résiliation il est fait men-
tion expresse des objets mobiliers qui devaient être laissés
par les locataires et de ceux qu'ils auraient le droit d'em-
porter : parmi ces derniers, figurent quatre tableaux qui
ornaient les quatre faces intérieures du temple. M. Saint-
Olive pense que les deux grandes toiles provenant de la
maison Pilata et données au Musée proviennent de cette
maison, cependant on croit qu'elles furent données par
M. le docteur Lortet père. Ces toiles, représentant des
paysages d'un très-beau style, mais d'un travail un peu
décoratif, sont roulées et déposées dans les combles du
Palais-des-Arts, ainsi qu'une soixantaine d'autres tableaux