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é VICTOR DE LAPRADE 149 résume, et les Foix du silence sont comme un dernier écho des chants que jusqu'alors il a fait» entendre. Verbe endormi dans la nature, Esprits muets au fond des bois ; Esprits du chêne, esprits des roses, Lacs souriants, rochers moroses, Parlez i Sourd travail des âmes profondes, Hymnes sacrés sans auditeurs, Voix de l'enfant, voix de l'ancêtre, Parlez ! Sentiments qu'à peine on s'avoue, Qu'on chérit sans les définir, Beaux rêves trop tôt envolés, Parlez ! Vérités que la foule insulte, Parlez ! Terre qui vit, âme qui pense, Soupirs de partout rassemblés, Parlez ! Ce prologue est le programme poétique du présent livre en même temps qu'il est pour ainsi dire la table des œuvres précédentes. La Trêve de Dieu, en effet, nous reporte aux Idylles héroïques. Le poète quitte lu ville et va sur la hauteur Voir sous ses grands aspects l'œuvre du créateur. Mais il n'est pas seul dans cette ascension. L'auteur de Franlz emmène les enfants avec lui. Voulez-vous mieux goûter celte nature en fête Et la posséder mieux telle que Dieu l'a faite ? N'allez pas seul, menez avec vous les enfants. Ils ont gravi ensemble, à pas lents, les coteaux étages.