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                 LES BIBLIOTHÈQUES DE MON               113

 un établissement religieux ce qui restait encore debout
 de l'ancienne Chartreuse. Il songeait, à ce moment d'établir
 à Lyon une société de prêtres qui, grâce à de fortes études,
 seraient à même de conserver intact le dépôt des sciences
 ecclésiastiques et qui, par de solides prédications, ramè-
 neraient à la foi une multitude d'esprits égarés. Les orages
 qui avaient passé sur la France avaient tout renversé.
 Secondé par l'empereur dans ce louable projet, il installa,
 en 1803, une petite communauté formée par lui, dans les
bâtiments que l'Etat n'avait pas encore vendus, et y joi-
gnit un jardin avoisinant. En 1808, il acquit encore du
sieur Perret la Maison carrée, avec ses terrasses, ses cours
et ses clos, mais vit refuser ses offres en ce qui concernait
le grand cloître. Toutefois, un décret lancé comme la fou-
dre, du palais de Schœnbrunn, le 26 novembre 1809, en
supprimant toutes les maisons des missions relevées en
France, brisa toutes les espérances du cardinal qui dut
aussi se soumettre à l'impérieuse volonté de son neveu. En
attendant l'heure favorable de reprendre, en sous-Å“uvre,
et sur un plan plus vaste, sa première fondation, le cardi-
nal Fesch disposa, pour son usage personnel, l'immeuble
qu'il avait acheté. Il vint même l'habiter en 181 1 ; ce fut
jusqu'au moment de son exil son séjour favori. Né en
Italie, il y retrouvait jusqu'à un certain point, l'image de
 la mère-patrie, — au loin, de vastes horizons, les coteaux
verdoyants des bords du Rhône, ceux de Fourvière avec
leurs terrasses, leurs monastères, leurs tours et leurs flè-
ches, — et à ses pieds, assise entre ces deux rivières, notre
grande ville dont alors surtout l'aspect était tout méri-
dional.
    En 1813, le cardinal joignit encore à sa propriété la
maison Nivet avec ses dépendances. Cette maison, qui a
été englobée, depuis, dans les bâtiments actuels de Vins-